Visiter l’Auvergne – Sources chaudes et Fontaines curatives
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 8 juin 2025
L’Auvergne est un pays de hauts plateaux, de profondes vallées et de volcans modelés par le feu, l’eau et la terre.
Ce n’est qu’en explorant cette région que l’on peut réellement s’en rendre compte. En effet, la majeure partie de son territoire fait partie du Massif central, où se trouve le plus haut volcan de France, mais aussi un ensemble volcanique considéré comme l’un des plus vastes au monde.
Ainsi, la richesse de son sol volcanique fait naturellement de l’Auvergne, avec les Pyrénées, la région de France abritant la plus grande variété d’eaux minérales.
D’ailleurs, toutes ces sources minérales, quelle que soit leur température, sont connues et appréciées pour leurs vertus thérapeutiques. Par conséquent, elles étaient fréquentées depuis l’Antiquité, voire bien avant, et presque toutes ont été exploitées vers la fin du XIX^e siècle.
AU SOMMAIRE :
Carte des sources chaudes et des eaux minérales jaillissantes en Auvergne
En Auvergne, seuls quelques rares endroits permettent de profiter gratuitement de l’eau thermale dans un espace dédié à la baignade. Mais encore faut-il que l’eau soit suffisamment chaude ! Ces lieux sont indiqués sur la carte.
Toutefois, seule la source Lefort est en accès libre : il est possible d’y tremper les pieds, voire davantage, dans une eau thermale « tiède ». C’est ce lieu que vous découvrirez plus en détail dans cet article.
Sur la carte, vous trouverez également des sources minérales qui jaillissent à différentes températures, représentées sous forme de fontaines ou de simples écoulements d’eau à la surface du sol.
D’autres sources seront ajoutées à la carte au fur et à mesure de mes aventures en Auvergne.
Vous y trouverez également d’anciens thermes, des buvettes d’eau minérale abandonnées et d’anciens bâtiments servant à l’embouteillage d’eau minérale.
💡 Les vertus des eaux minérales :
Toutes les sources minérales, quelle que soit leur température, possèdent des vertus thérapeutiques. Toutefois, lorsque l’eau est extraite de sa source, elle subit des modifications profondes (plus ou moins rapides) qui affectent ses caractéristiques.
Pendant longtemps, les eaux minérales étaient considérées comme des remèdes très efficaces contre toutes sortes d’affections.
La source Lefort à Châteauneuf-les-Bains
Pas moins de 22 sources ont été recensées et exploitées à Châteauneuf-les-Bains, dont la plupart sont chaudes.
Les bains payants, eux, ont été construits au nord du village, dans la vallée encaissée, à une vingtaine de minutes à pied. C’est également là que naissent les eaux thermales, dont celles de la source Lefort. Celle-ci se trouve à quelques centaines de mètres de l’établissement thermal.
Lorsque j’atteins les thermes de Châteauneuf-les-Bains, d’une taille très modeste, je m’aperçois qu’il n’y a pas grand-chose autour. Le lieu est paisible et l’établissement thermal est implanté entre la route D109 et la rivière La Sioule.
🅿️ Vous pourrez y laisser votre véhicule sur le parking et vous rendre au parc thermal où se trouvent les bains gratuits.
Châteauneuf-les-Bains fait partie des 11 stations thermales encore en activité dans la région Auvergne, et c’est également la seule qui ne dispose pas de casino.
Néanmoins, de séduisantes balades sur les rives boisées de la Sioule ou la pêche, qui est connue pour être l’un des endroits les plus poissonneux de France, permettent aux visiteurs de se livrer à des activités plus nobles.
La source Lefort et son bain aménagé
La promenade le long de la Sioule vous mènera directement à la source Lefort, située à seulement 250 mètres des thermes. Vous pouvez vous y baigner gratuitement toute l’année.
D’ailleurs, lorsqu’elle se présente à moi, je m’y sens le bienvenue, aux côtés de cette source aménagée aux lignes légèrement droites. Loin de toute agitation, ce drôle d’aménagement de la source, aux formes très précises, daterait de 1963. Cette installation ne risque pas d’être modifiée ou détruite dans les années à venir, tant elle inspire une impression de solidité à toute épreuve.
Autrefois, cette source était exploitée comme buvette thermale (l’eau était d’ailleurs embouteillée). Elle a subi de nécessaires embellissements qui ont évolué au fil du temps.
L’ensemble se compose aujourd’hui d’un réceptacle carré limité latéralement par des plaques rectangulaires. Une plaque semi-circulaire recouverte d’un léger dépôt de couleur rouille complète l’ensemble et recueille en premier lieu la fameuse eau. Cette dernière se déverse ensuite dans la Sioule, située à seulement quelques mètres.
En tendant l’oreille vers la cloche en verre, on peut entendre l’eau thermale qui bouillonne et qui produit un bruit remarquable en raison de sa richesse en gaz carbonique. Cette richesse en dioxyde de carbone et ses effets sur la microcirculation cutanée lors du bain ont des vertus incroyables. Pour en savoir plus, veuillez consulter notre article intitulé « Les énormes bienfaits du bain chaud ».
En revanche, ce gaz qui se mélange à l’atmosphère n’est supportable que lorsqu’il s’échappe librement dans un environnement où l’air est renouvelé, comme c’est le cas ici. En milieu clos, en cas d’accumulation, on peut alors très vite éprouver des difficultés à respirer, suivies d’une oppression. Pour en savoir plus, je vous invite à lire le début de l’article « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».
À noter également : la source dégage une odeur d’œuf pourri, ce qui est très bénéfique pour les voies respiratoires.
Par contre, le bassin est si peu profond qu’il faut s’y tenir dans une position fort incommode pour être entièrement immergé. Néanmoins, le renouvellement de l’eau est plus rapide dans le bassin, ce qui permet de maintenir une température presque égale à celle du Griffon. Celle-ci avoisinait les 30 °C (et 32 °C au niveau du Griffon). La température de l’eau est donc naturelle.
Son débit était d’ailleurs presque trois fois plus élevé lors de sa première captation en 1889, par rapport à aujourd’hui. Mais celui-ci a baissé au cours des années suivantes, en raison de nouveaux captages réalisés à proximité.
En 1962-1963, la source Lefort a été recaptée. Bien que son débit ait légèrement augmenté, la mise en place de deux forages (destinés à alimenter les thermes) dans les années 2000, à quelques dizaines de mètres des thermes, l’a de nouveau réduit.
En 1987, des pompages importants au niveau de la source du Bain Tempéré (dont le griffon est situé dans l’établissement) ont également entraîné une baisse significative du débit de la source Lefort (source : BRGM).
Ainsi, ces sources voisines ont des griffons qui communiquent entre eux. Il s’agit de la même eau (au niveau du gisement d’eau chaude) avec quatre conduits mais quatre noms différents. La source Lefort se démarque néanmoins des autres sources car ses eaux remontent naturellement à la surface.
Les vertus thérapeutiques de la source Lefort
La source Lefort, qui doit son nom à un éminent médecin du XIX^e siècle, est reconnue pour ses multiples bienfaits sur l’organisme. Elle permet de traiter efficacement les rhumatismes chroniques dégénératifs, les maladies de peau, les affections des voies respiratoires, les allergies et l’hypertension.
Il s’agit d’une eau carbo-gazeuse, bicarbonatée sodique, lithinée, potassique, ferrugineuse avec présence de soufre. Les boissons lithinées étaient surtout connues pour leur efficacité dans le traitement de la goutte. Les eaux les plus lithinées d’Auvergne sont celles de Royat, de Sainte-Marguerite et de Châteauneuf.
Un bassin non naturel :
Ce mode de captage, conjugué à la présence d’un substrat non naturel au fond du bassin, peut modifier sensiblement les conditions de milieu des micro-organismes qui s’y développent, avec sans doute une légère incidence sur la valeur thérapeutique de l’eau.
Pour en savoir plus, je vous invite à consulter notre article « Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude ».
La source du Grand Saladis aux Martres de Veyre
Aux premiers abords, cette source ressemble à une mare, une sorte de bassin qui n’a ni forme ni capacité déterminée. Il s’agit pourtant d’un bassin naturel qui recueille une grande quantité d’eau thermale dont la capacité reste constante. La température de l’eau avoisine les 22 degrés.
Le site a récemment été aménagé et il faudra emprunter la calade en pierre pour s’en approcher.
Les sources du Saladis font partie d’un espace protégé classé Natura 2000. En effet, les herbes autour du bassin ne sont pas tondues et des plantes halophiles, qui aiment la salinité, spécifiques à ces eaux, y prospèrent. La baignade y est normalement interdite.
Concernant les vertus curatives de ces eaux, les habitants du coin se plaisent à raconter leur histoire de guérison et ses effets, notamment sur l’eczéma et d’autres maladies de peau.
Il est toujours possible de profiter de ces eaux en puisant dans la source du Petit Saladis, située à quelques mètres seulement du bassin. Une résurgence canalisée, appelée « source du Petit Saladis », a donné lieu à l’aménagement d’une fontaine.
Pour en savoir plus sur les sources du Saladis, je vous invite à lire l’article Les sources du Saladis. Je vous invite également à consulter notre article sur les Sources de Sainte-Marguerite, une ancienne station thermale.
La source Croizat au Mont-Dore
La route de Clermont-Ferrand au Mont-Dore compte parmi les plus belles d’Auvergne. Plus intéressante et plus boisée, elle mérite vraiment le détour.
Le Mont-Dore est d’ailleurs l’un des plus beaux endroits de la région. Les amateurs de nature y trouveront leur bonheur. Les sources thermales y sont également très nombreuses et ont fait la renommée de la station thermale du Mont-Dore. Pas moins de 13 sources ont été recensées, dont 8 seraient exploitées par les thermes du Mont-Dore.
Une jolie vallée mène à une belle promenade qui s’effectue en partie sur le « sentier des sources », à 3 kilomètres du centre de la commune du Mont-Dore.
Un magnifique sentier longeant la rivière permet d’accéder à la source Croizat, qui était autrefois exploitée par les thermes de La Bourboule, et dont la commune reste propriétaire. Ces thermes se trouve également à 3 kilomètres de la source et dispose déjà de nombreuses sources thermales qui alimentent les établissements de la station.
Toutefois, depuis 2016, la baignade y est interdite et passible d’une contravention. Malgré cette interdiction, cette source d’eau chaude naturelle, dont la température avoisine les 38 degrés, continue d’attirer les visiteurs qui souhaitent profiter de ses bienfaits. Vous trouverez plus d’informations sur l’histoire de la source Croizat dans l’article « La source d’eau chaude Croizat, Mont-Dore ».
Les sources thermales de Chaudes-Aigues
La jolie petite commune de Chaudes-Aigues, dans le Cantal, est située au bord du ruisseau le Remontalou et entourée de montagnes. Elle offre de belles promenades aux alentours. Cependant, c’est surtout la présence d’eaux chaudes qui a contribué à renforcer l’attractivité du lieu.
Un peu d'Histoire
Vers l’an 450, l’ancien évêque d’Auvergne Appoline Sidonaire évoquait déjà la réputation de ces eaux qui jaillissaient au cœur de ce bourg médiéval.
On peut alors imaginer qu’à cette époque, ce site globalement propice constituait un axe de passage favorable au bien-être, aux échanges et aux commerces, mais également aux invasions en contexte de conflit.
Lors de l’invasion des Barbares, des auteurs de l’époque attestent des troubles qui ont touché cette région. Les établissements thermaux publics furent détruits et il ne restait que les sources. Le terme « barbare » désignait les bandes armées (Goths, Vandales, Burgondes, Francs, etc.), qui, du III^e au VI^e siècle de notre ère, poussées par les Huns, envahirent l’Empire romain et renversèrent les empereurs d’Occident, en dévastant tout sur leur passage. Les bâtiments et les installations des thermes en faisaient partie.
Au XVI^e siècle, sous le règne d’Henri IV, la ville de Chaudes-Aigues et ses thermes, anciennement entourés de remparts, auraient été mis à sac et incendiés par les protestants.
Malgré une succession de périodes obscures et de périodes prospères, les sources continuaient de se frayer patiemment un chemin vers la lumière, même si plus personne n’était là pour leur témoigner confiance et reconnaissance. Aujourd’hui, un grand nombre de sources prennent naissance dans des maisons, fermées de toutes parts. D’ailleurs, une bonne dizaine de sources, parmi les 32 recensées dans la station, seraient captées par des particuliers, notamment dans les maisons voisines de la source du Par.
Ces maisons sont autant d’établissements thermaux, aussi appelés « thermes » ou « bains », qui se présentent sous des aspects extrêmement divers.
Les sources peuvent être utilisées de différentes manières : pour l’eau chaude sanitaire, pour le chauffage ou pour remplir une piscine existante. Mais ce dernier cas reste difficile à imaginer, d’autant plus qu’un bâtiment recevant des installations thermales est toujours menacé par l’humidité et qu’il réclame beaucoup d’entretien.
La source du Par, source la plus chaude de France
Les sources thermales de Chaudes-Aigues sont au nombre de 32. Elles sont de type bicarbonatées sodiques et carbogazeuses. Leur température varie de 40 à 82 °C.
La plus importante est celle dont la température est la plus élevée : la source du Par. Elle est située dans le quartier haut de la ville. Autrefois, elle alimentait principalement les besoins en chauffage d’un grand nombre d’habitants. C’est également celle qui expédie au dehors la plus grande quantité d’eau.
L’eau de la source du Par remonte naturellement à la surface (pas de pompage), où elle est recueillie dans un bassin en pierre intégré au pied d’un bâtiment. Elle s’écoule en laissant une légère impression ocracée. J’ai mesuré une température d’environ 80,6 °C.
♨️ Des eaux thermales jaillissent parfois à des températures supérieures à 100°C, aussi bien au fond de la mer que dans les glaces subpolaires.
Lors de sa descente depuis la source du Par, toute l’eau qui n’est pas parvenue dans les habitations se rend dans un réservoir qui la distribue, via des canaux, aux autres habitations destinées à être chauffées. Elle alimente également plusieurs fontaines de la ville, dont la plus touristique : la fontaine du Par. Celle-ci reçoit environ 1/5 du débit total de la source du Par, soit 300 litres par minute.
Mais depuis 2010, la source du Par doit répondre aux besoins en eau chaude du nouvel établissement thermal et d’un espace thermoludique. Elle n’est donc plus une ressource permettant de chauffer un grand nombre d’habitations. Seule une certaine quantité est encore utilisée pour chauffer l’église.
Examinée dans un verre, l’eau de cette source est d’une limpidité parfaite. Peu salée et légèrement fade, elle n’a pas une saveur désagréable. Elle n’a pas d’odeur marquée.
Néanmoins, les vapeurs thermales présentes sur le lieu sont bénéfiques pour les voies respiratoires, notamment grâce à leur richesse en ions bicarbonates, mais aussi en raison des nombreux éléments chimiques qu’elles renferment et qui interagissent ensemble.
💡Différence entre une fontaine et une source :
Une source se transforme en fontaine au fil du temps. Des canalisations sont créées et des rigoles drainent l’eau, formant ainsi une fontaine ou un lavoir.
🗺️ Retrouvez également sur la carte :
- la source chaude de la grotte Geothermia (température relevée de 33 degrés).
- la fontaine de la Place du Marché (température de 66 degrés), alimentée par la source du Par ;
- la fontaine de la Place au Beurre (température de 64 degrés), alimentée par la source du Par ;
- une fontaine dans le parc thermal du Moulin (température relevée de 50 degrés), alimentée par la source du Par ;
- le lavoir public (température relevée de 37 degrés) alimenté par la source chaude Lestande 2.
Les sources de Saint-Nectaire
Pas moins d’une quarantaine de sources ont été recensées sur un parcours de deux kilomètres à Saint-Nectaire, sans compter les innombrables filets d’eau minérale.
La plupart sont tièdes, mais certaines sont chaudes ; toutes ont été exploitées. Du fait de leurs charges en sels minéraux considérées comme les plus élevées des sources chaudes d’Auvergne, elles furent immédiatement utilisées pour le thermalisme à Saint-Nectaire.
Voici l’échelle de minéralisation des principales sources utilisées dans les différentes stations thermales d’Auvergne :
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Saint-Nectaire 7,51 g/l
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La Bourboule 6,66 g/l
La source Croizat, propriété de la commune de La Bourboule, affiche une minéralisation totale de 7 g/l (qui pourrait même atteindre 9 g/l).
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Châteauneuf-les-Bains 4,51 g/l
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Mont-Dore 1,408 g/l
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Chaudes-Aigues 0,811 g/l
Si la station thermale de Saint-Nectaire n’est plus en activité, de nombreuses sources sont toujours utilisées pour l’industrie de la pétrification. Toute l’année, deux grottes aménagées permettent également aux visiteurs de découvrir un aspect caché de la nature, mais aussi un domaine d’exploration lié à la pétrification d’objets. Chacune de ces grottes abrite des sources pétrifiantes.
Les grottes du Cornadore offrent aux visiteurs un décor souterrain où l’eau tiède (très minéralisée) maîtresse de ces lieux dégouline du plafond et dort dans les gours. Les Romains ont fréquenté ces eaux et s’en sont servis (il y avait d’anciens thermes romains) jusqu’à la fin de leur domination dans les Gaules.
Les Fontaines Pétrifiantes offrent également un décor souterrain où l’eau minérale anime un monde minéral. L’écho des gouttes qui tombent dans un bassin, l’eau chaude qui bouillonne et ces paysages de pierre suffisent à faire trembler.
Outre le spectacle, la visite permet également de s’enrichir culturellement (diffusions de films, salles d’expositions, atelier, etc.) sur l’art de la pétrification.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur Saint-Nectaire, ses grottes et ses sources, je vous invite à lire notre article « Visiter Saint-Nectaire | Les sources et les Grottes ».
La source de la Tête de Lion à Saint-Floret
Saint-Floret possède quelques sources d’eaux thermales froides autrefois réputées.
L’une d’elles était réputée pour guérir les problèmes gastriques des enfants, d’où son nom : « source du ventre ». Elle se trouve dans le bourg, mais n’est malheureusement plus accessible au public.
La vallée offre toutefois une autre source spectaculaire et accessible à tous, appelée « source de la Tête du Lion » ou « source de la Ribeyre ». Située à environ deux kilomètres du bourg en direction de Saurier, elle forme une curiosité géologique aux figures les plus monstrueuses. Cette source est à l’origine de travertins, qui sont les plus imposants de la région Auvergne.
La source est riche en fer, en carbonates et en gaz carbonique, ce qui explique la présence de dépôts importants de carbonates. Les scientifiques les appellent « travertins ». Ces encroûtements calcaires sont parfois teintés de rouge à cause du fer contenu dans l’eau.
Un sentier commençant au pont de Ribeyre (enjambant la Couze Pavin) conduit, après dix minutes de marche, à un point de vue d’où l’on peut découvrir une énorme concrétion calcaire formée par la source de la Tête de Lion.
Vous pouvez alors contempler une sorte de gueule de monstre dont la forme et la couleur évoquent une tête de lion. D’un blanc brunâtre ravissant, celle-ci contraste avec la nature sauvage alentour. De face, on peut voir un imposant massif stalagmitique qui s’appuie sur le flanc de la colline de tout son poids.
Pour découvrir une autre « gueule de monstre » de ce style, je vous invite à consulter notre article sur la fontaine pétrifiante de Réotier. La source qui l’alimente est à l’origine de travertins qui font partie des plus spectaculaires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Vous pouvez ensuite suivre le sentier à gauche (vous vous trouverez alors derrière la fontaine pétrifiante) pour découvrir la source.
En collant l’oreille au sol, vous entendez le gargouillis de l’eau qui s’échappe de terre en filet fortement gazeux.
D’après mon thermomètre, la température de l’eau minérale était de 14,6 degrés au niveau de l’émergence et de 15 degrés au niveau d’une petite résurgence située un peu plus bas, à mi-parcours, au bord du sentier (voir la photo sur la carte).
Autrefois, la source était déjà connue pour ses vertus thérapeutiques et les populations alentour venaient y puiser de l’eau. Elle a alors été embouteillée vers la fin du XIX^e siècle. Mais son débit trop faible (3 litres par minute) et l’isolement du site ont empêché une exploitation pérenne.
Comme sur le site des sources des Saladis, il semble que des plantes halophiles, qui aiment la salinité, puissent s’épanouir ici librement dans la nature.