LES SOURCES DE SAINTE-MARGUERITE
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 28 novembre 2024
Saint-Maurice-ès-Allier est un charmant village implanté sur une petite crête et dominé par le pic de Puy-Saint-Romain. Dans son très proche voisinage, on retrouve le site de Sainte-Marguerite et ses admirables sources, qui, autrefois étaient fréquentées et appréciées par les visiteurs pour leurs vertus thérapeutiques.
Ces sources faisaient même toute la richesse de cette ancienne station thermale, installée au bord de l’Allier, avant d’être délaissées. Je vous propose ainsi de découvrir ce lieu pittoresque où l’on peut flâner, découvrir quelques sources minérales oubliées ou bien s’émerveiller devant le spectacle qu’elles offrent par leurs jaillissements.
AU SOMMAIRE :
Accès au site et histoire du lieu
Certaines eaux de Sainte-Marguerite, dont on a reconnu l’efficacité jadis, existent toujours et un panneau routier de localisation, posé à l’entrée de ce lieu-dit, rappelle l’ancienne station thermale aux passants.
Infos pratiques :
Un parking, situé à quelques minutes à pied du site, permet d’y laisser son véhicule. Celui-ci se trouve en face de l’usine d’embouteillage des eaux de Sainte-Marguerite.
Un panneau pédagogique « Sentier du Geyser » se trouve sur la petite bâtisse à l’entrée du parking. Ce sentier démarre au fond du parking et longe ensuite agréablement la rivière.
La visite est gratuite. Le CEN d’Auvergne gère ce lieu qui a été intégré au réseau Natura 2000. Un partenariat a été conclu avec la société des Eaux de Sainte-Marguerite, propriétaire du lieu.
Comme tout bon site thermal, plusieurs sources dont certaines de même nature se trouvaient à peu de distance les unes des autres et furent découvertes. Une fois la vertu de ces eaux, bien reconnue, on ne pouvait imaginer un tel endroit sans thermes. Ces sources étaient donc déjà utilisées par les Romains avant d’être oubliées, puis retrouvées ou remises à la mode selon la période.
Sur le site, un établissement de bains fût construit en 1868 remplaçant d’anciens bâtiments. Celui-ci n’était pas une merveille d’art mais brillait plutôt par sa simplicité. Ainsi, la fréquentation augmenta et atteignit même jusqu’à 600 curistes par jour. Puis, en 1889, l’établissement et les sources furent vendus aux enchères sur décision du tribunal.
Le site
Dans un petit écrin de verdure et aux alentours, il n’y avait ni ressources ni grosses distractions qui pouvaient rendre le séjour un peu plus agréable. Malgré tout, les malades (jusqu’à 600 curistes/jour) s’y rendaient en grand nombre, ce qui est un témoignage de l’efficacité des eaux. On venait avant tout pour se soigner.
Le site offrait tous les jours un spectacle réjouissant où les malades convergeaient vers les nombreuses buvettes implantées autour de l’établissement thermal. Ils allaient chercher la santé par de courts chemins dans une sorte de grand jardin bien entretenue.
L’établissement de bain où l’eau chaude fut acheminée était certainement construit avec tout le confort de l’époque. On peut voir tout un réseau de canalisations parcourant l’une des façades du pavillon. Celui-ci devait alors abriter un certain nombre de pièces et de baignoires.
Aussi, il a probablement fallu résoudre le problème posé par l’absence d’eau naturellement chaude (disons au moins supérieur à 40 degrés). Aujourd’hui, toutes ces sources (celles qui coulent encore) sortent de terre à des températures au-dessous des trente degrés et sont plutôt tièdes.
Sur le site actuel, la température des eaux n’est guère propice aux bains (dans une baignoire) si elle n’est pas réchauffée artificiellement.
Cela a sans doute nécessité de mettre en place une installation de chauffage, onéreuse à l’époque, pour assurer le confort des baigneurs.
D’ailleurs, le progrès apporté par le XIXe siècle et l’engouement du public auprès des eaux minérales a poussé un grand nombre de petits exploitants (en Auvergne et ailleurs) à chauffer leurs eaux minérales (certaines étaient à 8 degrés) et de proposer des bains, en plus de leur buvette (la cure de boisson était payante) qu’il tenait. Chacun possédait alors son propre petit établissement thermal (avec parfois seulement 2-3 baignoires).
L’incidence d’un tel réchauffage des eaux est toutefois à prendre en compte sur leurs qualités intrinsèques. Quoi qu’il en soit, un bon bain chaud (juste l’effet de la chaleur de l’eau) procure déjà de nombreux bienfaits. Je vous invite à lire l’article : Les énormes bienfaits du bain chaud.
S’agissant d’une ancienne station thermale, tout les griffons présents sur le site ont été exploités. Chacune des sources a été captée et on y trouve un aménagement à chaque buvette.
D’autres sources minérales naturelles existent également dans les environs. Certaines sont taries ou recouvertes par les immondices. Pour les observer, il faudra se rendre sur la rive opposée de l’Allier aux Martres-de-Veyre. Je vous invite également à lire notre article : Les sources du Saladis.
La source de l'île
La source de l’île dite Jules César ou romaine est la plus discrète des sources captées et sort de terre sans bruit et sans tapage. Son nom, très évocateur, rappelle de lointaine origine : Source Jules César ou romaine. Une borne indicative est placée juste à côté du captage qui pourrait presque passer inaperçu.
Sa découverte remonte à 1885 où elle émergeait sur un petit îlot situé dans la rivière. En 1920, on accédait à cette source par une passerelle (voir photo sur le panneau pédagogique). Puis, plus tard, le lit de l’Allier changea brutalement lors d’une forte crue et passa désormais loin de la source. L’îlot fût ainsi relié à la terre. Aujourd’hui, la rivière est à une trentaine de mètres de la source.
D’ailleurs cette rivière, toute proche, représentait aussi une importante ressource pour se nourrir. À cette époque, les truites étaient encore très abondantes dans les cours d’eau d’Auvergne. Elles permettaient aux buveurs d’eaux de se distraire par la pratique de la pêche et de corser les menus de leurs hôtels.
Enfin, on peut constater aujourd’hui que la source jaillit d’une minuscule ouverture située dans une petite vasque circulaire. Bien que son petit geyser ne soit pas très spectaculaire, on peut admirer le spectacle vivant de l’eau bouillonnant sortant des entrailles de la terre.
La source Brissac
Cette source est comme le but favori des promenades des visiteurs. Sur place, un banc offre l’hospitalité et permet d’admirer une eau thermale projetée vers le ciel durant plusieurs minutes. Les eaux de ce geyser intermittent dont le parcours a été canalisé se diluent ensuite avec les eaux douces de la roselière. Ce spectacle saisissant a lieu toutes les 20 minutes.
Lorsque le geyser est actif, celui-ci exhale un parfum d’oeufs couvés (H₂S) assez agréable. Le lieu est alors embaumé d’une odeur de soufre particulièrement bienfaisante pour les voies respiratoires. Je vous invite d’ailleurs à en savoir un peu plus sur ce gaz qui a des vertus thérapeutiques puissantes en lisant l’article : Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles.
Enfin, la chaleur de l’eau doit être de vingt cinq degrés ou peut être un peu plus.
La source Robinet
La buvette est reliée à la source par des tuyaux, dont deux sont visibles à la base de ce petit édicule dont la forme rappelle celle d’un lanterneau.
Les gens y venaient faire une cure de boisson. Ils avalaient plusieurs verres de cette eau minérale tout au long de la journée. Néanmoins, avec plusieurs centaines de curistes à la journée (au plus fort de la fréquentation de la station), on peut imaginer qu’il y avait foule autour de la buvette (et des autres) à certains moments de la journée. De plus, les buveurs d’eau devaient boire aux heures indiquées par le médecin-inspecteur qui étaient généralement les mêmes. Habituellement, il fallait boire à jeun de bon matin et avant les deux principaux repas. L’eau de cette source est depuis tarie.
La source du Héron
La source, maintenant tarie, était enfermée dans cette drôle de maisonnette. On ne sait pas grand chose non plus de cette source minérale. En tout cas, il se peut que les curistes éprouvaient un certain inconfort à l’intérieur où l’obscurité est un peu trop présente.
La source Valois ou source de la Grotte
Un petit abri en pierres, fort original, fut construit pour couvrir le captage et la buvette de cette source. D’ailleurs, l’eau qui sort du captage génère des ondes visibles à la surface. Ces eaux stagnantes sont riches en minéraux. Les nombreux points blancs qui flottent en surface sont des dépôts calcaires.
Enfin, ce lieu semble aussi dédié pour une photo souvenir. Un escalier étroit permet d’atteindre le sommet de cette « Grotte » et d’admirer les lieux environnants.
La source du Tennis
Une des maisonnettes implantées sur le site couvre le captage de la source du Tennis. Au pied d’une de ses façades, une petite vasque colorée recueille ensuite les eaux de cette source (26 degrés) qu’elle déverse dans le pré. Ces eaux, qui sont à l’origine de travertins colorés, ont également permis le développement de plantes halophiles, une flore qui accompagne les sources salées.
La source de la Chapelle
Un petit bâtiment ressemblant à une cabane de chantier abrite une source dont l’eau est embouteillée. L’embouteillage s’effectue dans une usine (face au parking permettant d’accéder au site) située à environ 200 mètres. Cette eau est vendue sous l’étiquette Eau minérale de Sainte Marguerite et appartient au Groupe Intermarché.