Visiter Saint-Nectaire – Les Sources et les Grottes

Saint-Nectaire est située sur le chemin d’une grande faille terrestre empruntée également par la petite rivière du Fredet, plus connue localement sous le nom de Courançon, qui permet la remontée des sources minérales depuis les profondeurs.

C’est ainsi que s’explique la surprenante richesse minérale de cette petite commune du Puy-de-Dôme qui s’étend du nord au sud, sur environ deux kilomètres, dans une petite vallée resserrée. Pas moins d’une quarantaine de sources jaillissent près des bords du Courançon, et parfois même dans son lit, sans compter les innombrables filets d’eau qui s’épanchent ça et là dans la commune.

Par conséquent, ce village, un peu assoupi aujourd’hui, a connu la fièvre thermale (1800-1914) et une concurrence féroce entre les établissements thermaux qui se sont empressés d’exploiter la plupart des sources après la réalisation de travaux de captage. La concurrence était également vive entre les stations thermales françaises, dont certaines comptaient un grand nombre d’établissements : neuf à Bagnères-de-Bigorre et à Cauterets, sept à Vichy, six à Plombières, trois à Saint-Nectaire, etc.

Après avoir traversé le bourg du nord au sud, je vous invite à découvrir des sources, des grottes thermales, des thermes fermés ou abandonnés, etc., que vous pourrez visiter pendant votre séjour.

🧐 Vous pourrez ainsi explorer la ville de fond en comble et en apprendre davantage sur son histoire et sur ce qui fait réellement sa richesse patrimoniale.

Ancien établissement thermal de la ville reconverti en office du tourisme.

AU SOMMAIRE :

Carte des sources chaudes et des eaux minérales à Saint-Nectaire

Sur la carte, vous trouverez l’emplacement de la plupart des sources minérales. L’emplacement exact des sources les plus chaudes (celles qui sont les plus importantes de la station) n’étant pas connu, elles sont indiquées en fonction de l’emplacement des bâtiments (anciens thermes) et grottes dans lesquels elles sont abritées.

La carte fournit également quelques informations complémentaires sur les sources (captage, débit et température), tirées d’un rapport établi par le BRGM (Service géologique national) en 2003.

Particularité des eaux de Saint-Nectaire

Les eaux minérales de Saint-Nectaire se distinguent par leur composition unique et leur degré de minéralisation élevé (jusqu’à 9 grammes par litre), qui varie selon la température (entre 8 °C et 53 °C, sauf pour les sources issues d’un forage, encore plus chaudes). Certaines sources ont une minéralisation totale considérée comme l’une des plus élevées d’Auvergne. À l’époque du thermalisme, toutes les eaux de toutes les sources pouvaient être bues et certaines d’entre elles étaient utilisées pour les bains et les douches.

Les eaux minérales de Saint-Nectaire étaient particulièrement mises en avant pour la richesse de leurs sels alcalins (en particulier des ions bicarbonates), dont la concentration est considérée comme l’une des plus élevées de la région. D’ailleurs, M. Boullay et M. Berthier, deux grands chimistes, l’ont démontré en les analysant en 1820.

M. Boullay déclare à la page 277 du Journal de Pharmacie : « Elle me paraît être l’eau alcaline la plus forte de France, et elle doit être beaucoup plus active et efficace sous ce rapport que les eaux du Mont-Dore et de Vichy, par exemple, desquelles elles se rapprochent le plus par la nature de la composition. »

M. Raige Delorme, médecin du début du XIX^e siècle et connu en France pour son travail dans les dictionnaires médicaux, déclarait dans le Dictionnaire qu’on appelait aussi Répertoire général des sciences médicales : « Analogues à celles de Carlsbad (une station thermale en République tchèque très célèbre en Europe à l’époque), du Mont-Dore et de Vichy, les eaux de Saint-Nectaire sont employées dans les mêmes cas morbides. L’abondance du principe alcalin, qui ne se trouve pas à un si haut degré dans ces dernières, rend même les eaux de Saint-Nectaire supérieures pour les maladies où ce principe est la substance la plus efficace. »

MM. Patissier et Bourtrand Charlard (pharmaciens et chimistes du XIX^e siècle) affirmaient : « La quantité considérable de bicarbonate de soude que contiennent les eaux de Saint-Nectaire leur donne une analogie avec les eaux de Vichy ; comme ces dernières, elles rendent les urines alcalines et ont une action particulière dans la gravelle, les catarrhes vésicaux, les affections chroniques des voies digestives, du foie, de la rate, etc. ».

Toujours au XIX^e siècle, la réputation des eaux de Saint-Nectaire s’est vite répandue dans les départements voisins, notamment pour le traitement des rhumatismes chroniques articulaires, musculaires ou goutteux, où l’on obtenait, selon la durée du séjour, une guérison (rémission) de toutes ces manifestations. De par leur degré de minéralisation, elles soignaient souvent avec succès les maladies des os et des articulations.

La source Pradinat

En prenant la direction des grottes de Châteauneuf, on trouve, près d’un ruisseau, une flaque d’eau légèrement rougie. Ces eaux minérales ferrugineuses proviennent d’un captage en pierre, parfaitement visible. Elles rejoignent ensuite le ruisseau, un affluent du Courançon.

La source Pradinat à Saint-Nectaire
Captage en pierre légèrement coloré par des oxydes de fer
La source Pradinat à Saint-Nectaire-le-Haut

La source fournit des eaux froides (environ 14 °C), avec un débit de 1,7 litre par minute lors d’une mesure effectuée en 1924.

Les Bains du Mont-Cornadore (anciens thermes)

La colline du Mont-Cornadore, sur laquelle se dresse fièrement la ville haute (Saint-Nectaire-le-Haut) et sa vieille église romane, a donné son nom aux bains qui se sont établis à l’ouest de celle-ci, en contrebas.

On y trouve un établissement thermal dont M. Mandon est devenu propriétaire en 1865, après en avoir été le directeur. La rue qui le jouxte porte toujours son nom. Un établissement de bains y a été construit en 1832 par deux associés, M. Serre et le Dr Vernière, cinq ans après la découverte de la source principale : la source du Mont Cornadore.

Comme tout bon établissement thermal, celui-ci a été construit autour des sources les plus importantes (en termes de thermalité et de débit) de la ville.

Les bains du Mont-Cornadore à Saint-Nectaire
Bains du Mont-Cornadore à Saint-Nectaire
Bains du Mont-Cornadore
Bains du Mont-Cornadore

À gauche se trouve un ancien hôtel qui longe une muraille de rochers, et à droite, les thermes. Les deux bâtiments sont connectés par une galerie visible sur la carte postale.

L’établissement thermal domine légèrement le lieu et ses étages offrent une vue sur la vieille église romane, qui est l’un des plus beaux monuments historiques de la région.

En réalité, le haut de l’établissement n’était qu’une annexe de l’hôtel comprenant plusieurs chambres, tandis qu’en dessous se trouvaient diverses installations thermales qui n’ont cessé d’évoluer au fil du temps.

Église romane de Saint-nectaire
Église romane de Saint-nectaire

Nous sommes au XIX^e siècle, à l’aube de l’industrialisation des bains. L’évolution des techniques, des mœurs et le capitalisme ont alors profondément modifié les rituels thermaux.

Ainsi, M. Mandon, à l’instar de tout bon propriétaire de thermes, ne néglige rien (il s’adapte dès 1865 aux exigences du médecin-inspecteur et d’une clientèle de plus en plus exigeante et aisée). Il améliore ainsi les diverses installations existantes et en acquiert de nouvelles chaque année. Cependant, la station se transforme de plus en plus en lieu de villégiature qu’en lieu de cure.

À cette époque, on assiste également à une boulimie de styles (néo-classique, néo-byzantin, néo-gothique, etc.) qui donne naissance à un véritable urbanisme thermal : thermes, hôtel, casino, kiosque, villa, etc. En 1873, l’architecte des Monuments historiques, M. Bruyère, édifie un fronton triangulaire doté d’un grand hall surmonté d’une verrière et donnant accès à des cabines supplémentaires. Depuis 2011, ce bâtiment est protégé au titre des Monuments historiques.

Bains du Mont-Cornadore abandonnés
Carte postale ancienne datée de juillet 1927 - © Nature et Source Chaude

♨️ Les sources chaudes :

  • L’eau qui alimentait les cabinets de bains provenait exclusivement de la source du Mont-Cornadore (température native de 39 °C et débit de 52 l/min), et était acheminée par un tuyau en plomb. Elle était également utilisée en cure de boisson, en plus d’autres sources minérales froides (source du Parc, source Morange, source Romaine). Le captage de cette source, situé sous l’établissement thermal, n’est pas accessible. En 2003, la température de la source était de 30,4 degrés. Cette source sulfureuse exhale une odeur d’œuf pourri.
  • Une autre source, nommée « source intermittente » (température de 25 °C), au faible débit (inférieur à 1 litre par minute), fut exploitée à partir de 1877. Elle se trouve sous l’établissement thermal, mais son captage (un puits de 2 mètres de profondeur) aurait été recouvert et scellé, et les eaux, si elles existent encore, se perdent désormais sous le bâtiment. Cette source, aujourd’hui disparue à jamais, alimentait une buvette. Cette source n’était probablement qu’une partie de la source du Mont-Cornadore mal captée.
  • Enfin, l’établissement thermal était alimenté par la source du Rocher (température de 25 °C), au faible débit (2,1 litres par minute), utilisée essentiellement pour la buvette. C’est en 1875, lors de la construction de l’hôtel, que les ouvriers ont découvert cette source. Une première demande d’autorisation d’exploitation a été déposée en 1895, puis une deuxième en 1928. Celle-ci a toutefois été rejetée en raison d’une pollution bactériologique. Depuis, elle a probablement été comblée, car elle n’est plus visible.

L’hôtel du Cornadore est un bâtiment construit au-dessus et à l’arrière des grottes du Cornadore. En 1975, il a été partiellement démoli (tout ce qui se trouve à gauche du trait rouge sur l’image) et un terre-plein a remplacé l’édifice.

La source Morange

La source se trouve à environ 450 mètres des Bains du Mont-Cornadore, à la sortie de Saint-Nectaire-le-Haut, près de la route menant au Mont-Dore.

Pour rejoindre la buvette, il faut enjamber le Courançon sur un vieux pont en pierre à une seule arche. Non loin de là se dresse un petit pavillon à toiture en zinc dans lequel se trouve le captage de la source (opération effectuée en 1873).

La source Morange à Saint-Nectaire-le-Haut
La source Morange à Saint-Nectaire-le-Haut
La source Morange à Saint-Nectaire-le-Haut

Lors de ma visite, j’ai constaté qu’un panneau pédagogique venait d’y être installé. Les travaux ont été réalisés par l’Association de sauvegarde du patrimoine thermal de Saint-Nectaire. Ce panneau rappelle qu’autrefois, l’abri était fermé à clef. Une petite rétribution était probablement demandée aux baigneurs pour toute consommation sur place.

🍵 À l’époque, les buveurs devaient s’acquitter d’une somme non négligeable (quelques dizaines de centimes de francs pour un verre) pour consommer l’eau minérale servi dans une buvette thermale. Elle était considérée à juste titre comme un véritable produit médicinal, rare et recherché.

La source Morange à Saint-Nectaire-le-Haut
La source Morange à Saint-Nectaire-le-Haut

Il est désormais possible pour les visiteurs qui le souhaitent de la consommer gratuitement.

L’eau présente une légère saveur salée et sa minéralisation totale de 9 grammes par litre correspond à l’une des concentrations les plus élevées des sources de Saint-Nectaire. Elle est également fortement acidulée par le gaz carbonique, ce qui est très agréable en bouche. Autrefois employées pour faciliter le transit intestinal, soulager les encombrements gastriques et lutter contre l’obésité, ces eaux sont désormais accessibles à tous. Pour finir, notons que la température de cette eau était de 15,6 °C lors de ma visite.

Les sources des grottes du Cornadore

Visite payante :
Retrouvez toutes les informations nécessaires sur le site officiel : Les Grottes du Cornadore.

Le cheminement dans la grotte est un petit labyrinthe que l’on parcourt dans sa totalité sur environ 150 mètres. Au début du parcours, la voûte est si basse que la grotte a posé de sérieux problèmes d’aménagement. Il a fallu creuser le sol et par endroits le plafond pour la rendre praticable. Si vous êtes grand, baissez la tête (port du casque obligatoire).

La galerie descend vers un fantastique ballet minéral où le regard s’égare dans des perspectives somptueuses. Sur le côté, une sorte de plancher stalagmitique coloré par des oxydes de fer recouvre partout le sol d’origine et met en valeur les concrétions.

Source pétrifiante au Grotte du Mont-Cornadore et
Au fond, une vasque recueille les eaux d'une source d'eau tiède (21,9 °C) fortement minéralisée.

Depuis la voûte, des suintements d’eaux minérales arrosent de petits gours (cuvettes d’eau constituées de calcite et d’autres minéraux) aux formes très variées. Ces eaux, tièdes (entre 20 et 22 °C), sont très minéralisées (entre 8 et 12 g/l).

Une autre vasque, que l’on peut admirer de loin, est située dans une cavité naturelle découverte au XIX^e siècle. Elle se trouve au milieu d’une salle et recueille les eaux d’une source pétrifiante qui atteignent 21,9 °C. La vasque est entourée de stalactites blanches.

Au bout de la galerie souterraine descendante, on débouche tout à coup dans une salle pourvue d’un abri sous roche long de plusieurs dizaines de mètres. Ce lieu est également connu pour sa curiosité : une stalagmite bien épaisse qui fait presque colonne avec des stalactites d’où s’échappent deux gouttes à gouttes.

Ces dernières proviennent de deux sources bicarbonatées sodiques de compositions similaires, mais dont la présence de certains principes minéralisateurs les rend totalement différentes. Vous découvrirez ces éléments lors de la visite, et vous pourrez également goûter ces eaux.

Stalagmite à la grotte du Mont-Cornadore
Stalagmite à la grotte du Mont-Cornadore

Un petit escalier vous permet d’accéder à un emplacement un peu surélevé d’où vous pourrez admirer l’attraction.

Dans cette salle, la visite est facile, car le sol est horizontal et un éclairage naturel y règne. Quelques mètres plus loin, on observe une sorte de pédiluve recouvert d’une nappe d’eau minérale de quelques centimètres de profondeur, retenue par une margelle. Par endroits se dessinent quelques vasques à pisolites. Autrefois, ce lieu rassemblait plus d’une quinzaine de baignoires naturelles.

Grotte du mont-Cornadore
Les grottes du Mont-Cornadore
Vasques à pisolites

La paroi est recouverte de coulées vivantes sur lesquelles évoluent des micro-organismes. Au bout de la salle, la voûte est ornée de courtes stalactites. Tandis qu’au-dessus, une salle inaccessible creusée dans le granit et recueillant les eaux de sources thermales à 22 °C servait de tépidarium, c’est-à-dire de salle tiède permettant de passer au caldarium et inversement.

Dans la salle actuelle, une porte permet néanmoins d’accéder au caldarium, la salle la plus chaude. Cette salle est large et le plafond est relativement bas. Les parois et la voûte sont presque nues.

L'eau minérale était acheminée jusqu'au caldarium par un réseau d'aqueducs en bois
Les grottes du Mont-Cornadore à Saint-Nectaire
2 baignoires sont encore intactes (il y en avait une vingtaine à l'époque)

Ces thermes étaient approvisionnés en eau tiède (20-22 °C) par un réseau d’aqueducs en bois.

Il n’y avait pas de stockage d’eau sur place. Les baignoires n’étaient pas alimentées en flux continu, ce qui avait une incidence sur les propriétés physico-chimiques de l’eau. Les bains n’étaient pas pris en « eau courante », comme je l’expliquerai plus loin dans l’article.

De plus, l’eau tiède devait être chauffée artificiellement. Des pierres volcaniques préalablement chauffées à très haute température permettaient d’atteindre une température de 45 à 50 °C dans les baignoires. La température interne de la grotte et l’humidité ambiante étaient ainsi fortement perturbées (variations brutales). La température de la salle atteignait 60 °C, soit la température d’un sauna.

Maquette des grottes du Mont-Cornadore
Maquette des grottes du Mont-Cornadore

L’humidité des parois, le dioxyde de carbone expiré par les soldats romains (estimés à une quinzaine dans la salle), ainsi que l’éclairage permanent des torches et lampes à graisse animale favorisaient la photosynthèse, permettant aux algues, bactéries, cyanobactéries, amibes et même champignons de se répandre et de fragiliser l’équilibre biologique des micro-organismes indigènes.

Comme l’eau minérale était réchauffée artificiellement, elle avait perdu une partie de ses propriétés. Lors des bains, les Romains profitaient donc davantage des effets physiques de l’eau (chaleur, flottabilité, pression de l’eau) que de ses qualités thermales amoindries.

Cependant, ce lieu était considéré comme un véritable hôpital militaire où les soldats pouvaient soigner leurs blessures de guerre. Il y avait de l’eau, mais aussi du sang dans les baignoires. L’utilisation des sources minérales en cure de boisson (ou les vertus des eaux thermales s’exprimaient pleinement) faisait sans doute partie de leur routine afin de compléter les effets du bain.

🏥Le saviez-vous ?
Durant la Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918, les blessés étaient accueillis dans des stations thermales où des hôpitaux militaires avaient été construits à la hâte.

Pour finir, vous trouverez une échelle de pétrification dans la salle où des eaux pétrifiantes déposent du carbonate de chaux (et d’autres minéraux) sur divers objets. La visite se termine par la boutique où vous pourrez acheter l’une de ces cristallisations en souvenir.

Grotte du Mont-Cornadore et son échelle pétrifiante
Grotte du Mont-Cornadore et son échelle pétrifiante

La source Giraudon

Après avoir enjambé le pont situé en face de l’entrée des grottes du Mont Cornadore, vous devez remonter la rue Morange sur quelques dizaines de mètres.

L’eau de la source émerge dans un fouillis végétal, sur la gauche de la route. Son emplacement est indiqué par un petit panneau qui semble impossible à atteindre (photo prise avec un drone). Les ronces gardent sauvagement le lieu.

Source Giraudon à Saint-Nectaire
Source Giraudon à Saint-Nectaire
Source Giraudon

Afin de capter la source et d’éviter tout mélange avec les écoulements de surface, une galerie de 24 mètres de long a été creusée dans le sol. Cette galerie existait déjà dans les années 1920, mais personne ne sait depuis combien de temps. Cela prouve qu’il existe en réalité trop peu de documentation concernant l’exploitation des sources minérales, alors que le passé est relativement proche.

Dès 1920, d’importants travaux d’amélioration du captage sont entrepris et dureront 8 ans. D’importantes chutes de débit provoquées par des colmatages de fissures hydrominérales entraîneront d’autres travaux de recaptage dans les années 1970. La galerie de 24 mètres s’est alors transformée en un véritable ouvrage complexe.

Ce n’est qu’en 1973 qu’une autorisation officielle d’exploitation de la source sera accordée à son propriétaire.

En 1978, l’eau de la source est acheminée jusqu’à l’établissement thermal Thermadore qui vient d’ouvrir ses portes afin d’être utilisée.

En 2003, l’exploitation de la source est définitivement suspendue pour des raisons de pollutions bactériologiques fréquentes (elle avait déjà été temporairement suspendue en 2001).

La source Edmond

À Saint-Nectaire, un certain nombre de sources, généralement les plus froides, ont servi à l’industrie de la pétrification. Cette activité, toujours d’actualité à Saint-Nectaire, était très en vogue au cours des siècles précédents.

Près des sources ou des grottes des secteurs calcaires, des bâtiments destinés à la réalisation d’incrustations sur moulage ont été bâtis sur place ou à proximité.

Concernant la source Edmond (également appelée source du Pré Saint-Amand), ses eaux émergent au fond d’une galerie et sont acheminées jusqu’à un bâtiment bâti au pied de la colline.

Griffon de la source Edmond à Saint-Nectaire
Griffon de la source Edmond - Crédit photo : Bayle

L’esplanade autour de l’église romane et les abords offrent un joli point d’observation sur ce bâtiment et sur son terrain privé. À l’intérieur, se trouvent les échelles de la fontaine pétrifiante, qui sont les plus spectaculaires de Saint-Nectaire.

Source Edmond à Saint-Nectaire
Source Edmond à Saint-Nectaire
Fontaine Pétrifiante 28 mètres Pré Saint Amand - Crédit photo : Bayle
Source Edmond à Saint-Nectaire
La source Edmond à Saint-Nectaire

Lorsque l’eau minérale atteint l’intérieur du bâtiment, elle arrive par les parties supérieures, puis se dirige vers les moules disposés dans les étages inférieurs. Les eaux sont ensuite évacuées par un trou placé dans l’angle du mur du côté droit du bâtiment. En 1924, un relevé indique qu’à l’émergence de cette source, la température est de 32 °C et le débit d’environ 66 litres par minute.

La source Gubler

À l’angle d’un bâtiment d’habitation, derrière un mur, l’eau chaude s’échappe d’un trou qui semble avoir été creusé dans le rocher.

Source Gluber à Saint-Nectaire

Ce trou, qui semble naturel au premier abord, a été cimenté de l’intérieur et prolongé de plusieurs mètres lors des travaux d’aménagement d’un captage d’eau potable. Ces travaux (1885, 1887, 1905 et 1936) avaient pour but d’accroître le débit de la source et de la protéger des infiltrations d’eaux superficielles. La source est à l’origine constituée de trois petits griffons voisins présents sur le rocher granitique.

Après un relevé de température de 30 °C effectué en 2003 par le BRGM (Service géologique national) dans la cavité et dans une eau stagnante, il ne faisait aucun doute que la source présentait un intérêt majeur. Cependant, en 1936, sa demande d’autorisation d’exploitation a été rejetée en raison de pollutions bactériologiques.

🦠Pollutions bactériologiques :
Tout aménagement en surface effectué à l’emplacement même des sources ou à proximité peut entraîner une contamination de l’eau minérale.

En revanche, les eaux de sources profondes contiennent déjà des micro-organismes dits « indigènes » (bactéries, virus, archées, etc.) qui ne révèlent pas de contamination extérieure. Des micro-organismes vivent à des kilomètres sous terre, dans la biosphère profonde.

La source de la Voûte

L’eau de la source jaillit naturellement à travers les rochers qui bordent la route, quasiment en face de la poste de Saint-Nectaire.

Source de la voute à Saint-Nectaire
Source de la voute à Saint-Nectaire

Pour rejoindre la grotte (qui n’est pas visible depuis la route) qui l’abrite, vous devez d’abord marcher sur un terrain herbeux envahi par l’eau de la source. Les bottes sont inutiles ici, car vous vous enfoncez jusqu’aux genoux.

Lorsque la source apparaît, on débouche sur une grotte parsemée de concrétions dont l’entrée grande ouverte dévoile la beauté du lieu. Ces prodigieuses combinaisons que la nature enfante en mêlant des eaux chargées en sels minéraux (et bien plus encore) à la roche offrent ici un véritable enchantement pour les yeux.

La source de la voute à Saint-nectaire

Néanmoins, c’est aussi à la température élevée de l’eau que l’on doit la rémission d’un grand nombre de maladies cutanées et rhumatismales chroniques, rémission qui serait plus difficile à obtenir avec des bains tièdes, même si l’eau est d’un bleu laiteux.

Un bain prolongé à une température confortable (chacun ses préférences) reste indispensable pour permettre au corps d’absorber une certaine quantité de substances chimiques dissoutes dans l’eau. Pour en savoir plus sur les bienfaits d’un bain chaud, je vous invite à consulter notre article « Les énormes bienfaits du bain chaud ».

Il est donc regrettable que la source n’atteigne pas un degré de chaleur plus élevé, avec ses 20 °C environ. Sa température et son faible débit (5 l/min) ont sans doute constitué des freins à son exploitation.

Le marais salé

Par endroits, à Saint-Nectaire, le sol est tellement imprégné de matières salines déposées par les eaux que des plantes maritimes, qui poussent habituellement en bord de mer, s’y développent.

Marais salé de Saint-nectaire
Panneau pédagogique du Marais salé
Marais salé de Saint-Nectaire
Pré salé
Marais salé de Saint-Nectaire

Ce site abrite la flore maritime la plus riche d’Auvergne. Un panneau pédagogique implanté aux abords du site classé Natura 2000 indique que ces résurgences d’eau salée génèrent un biotope maritime extraordinaire de plantes halophiles. Vous pourrez notamment y observer les espèces suivantes :

  • le plantain maritime ;
  • le Glaux maritime ;
  • le Jonc de Gérard ;
  • le Troscart des marais ;
  • la glycérie à épis espacés ;
  • le Scirpe maritime ;
  • l’Orge d’Europe.

Les sources du centre Thermadore, ancien complexe thermal

Un établissement thermal, dénommé Lignerat, a été construit en 1978 pour relancer l’activité thermale de la région, mais il a fermé définitivement ses portes en 2004.

Lors de mon passage en octobre 2024, il a été complètement rasé (après avoir été désamianté). L’établissement thermal était implanté à gauche de l’espace Thermoludique, un bâtiment plus récent (construit en 2002) qui a été conservé.

Thermadore à Saint-nectaire
Espace Thermoludique du centre Thermadore qui a ouvert ses portes en mai 2002

Concernant le recours aux sources minérales dans le cadre de la cure en boisson (distribuée en buvette) proposée par l’établissement thermal Lignerat, les visiteurs devaient se rendre :

– au nord du bourg : la source du Parc et la source du Mont-Cornadore alimentaient encore la buvette de l’ancien établissement des Bains du Mont-Cornadore.
– au sud du bourg : la source Boëtte et Saint-Cézaire alimentaient encore la buvette de l’ancien établissement des Grands Thermes.

Quant aux sources utilisées pour les soins thermaux (bains, douches, etc.), elles étaient issues d’un forage réalisé en 1981-1982. Leur eau était d’abord mélangée à celle de la source Giraudon dans un bac, formant ainsi le mélange Renouveau. Ce mélange était ensuite stocké dans deux réservoirs de 80 m^(3) (50 °C) avant d’être refroidi artificiellement par un échangeur à plaques afin de délivrer une eau à 37 °C.

La gestion des ressources en eau thermale devait être maîtrisée.

💡À propos du mélange des eaux thermales à Saint-Nectaire :

Selon des écrits, les anciens thermes de Saint-Nectaire veillaient, au XIX^e siècle, à ne pas mélanger leurs eaux de sources dont les températures étaient différentes, une précaution qui était toutefois déjà révolue à l’époque.
Ainsi, chaque cabinet (baignoires et douches) ne recevait que l’eau d’une seule source, ce qui permettait de conserver leur caractère unique et leur thermalité.

Néanmoins, pour les douches, lorsque la température native de la source était jugée trop élevée pour certains patients, celle-ci était mélangée à des eaux minérales plus fraîches provenant des environs des établissements.

Les sources issues d’un forage :

Une fois les failles localisées (ce qui est un travail complexe en géologie), les forages sont réalisés.

Forage Charles

Le forage Charles, situé à 30 mètres au nord des thermes, atteint une profondeur de 57 mètres.

Autrefois, une petite construction en bois couvrait le captage. Le bac de mélange était situé sous cet abri. Cette source, issue d’un forage, fait partie des plus chaudes de la station (entre 50 °C et 62 °C), avec celle du forage Say.

forage Charles à Saint-Nectaire
Forage Charles
Forage Charles à Saint-Nectaire
Tête du Forage Charles
Forage Say

Le forage Say, situé à environ 200 mètres au nord-ouest des thermes, atteint une profondeur de 100 mètres. Ce griffon communique avec celui de la source Giraudon, de sorte que c’est la même eau qui emprunte deux conduites différentes. La mise en place du forage Say a réduit le débit de la source Giraudon de plus de 30 %.

Forage Say à Saint-Nectaire
Bâtiment abritant le forage Say
Forage Say Saint-Nectaire
Tête du forage Say
Forage Sans Souci

Le forage Sans Souci, situé à environ 300 mètres au sud-ouest des thermes, atteint les 124 mètres de profondeur. Il a été nommé ainsi car son eau ne provoque pas d’encroûtements calcaires sur les installations et canalisations le reliant aux thermes.

Forage Sans Souci à Saint-Nectaire
Bâtiment abritant le forage Sans Souci
Forage Sans Souci à Saint-Nectaire
Forage Sans Souci

La minéralisation totale de la source Sans Souci est similaire à celle des deux autres sources issues d’un forage (Say et Charles), mais sa composition est différente.

Lorsqu’elle était exploitée, l’eau Sans Souci était mélangée à l’eau du forage Say afin d’empêcher cette dernière de créer des dépôts calcaires au niveau de l’installation et des canalisations la reliant aux thermes. Malgré tout, une ultime précaution consistait à injecter occasionnellement un détartrant dans les canalisations.

Geyser du forage Charles

Il fut un temps à Saint-Nectaire où les visiteurs se recueillaient dans une muette admiration à laquelle les âmes les plus prosaïques ne pouvaient échapper devant un geyser qui crachait haut et fort ses eaux chaudes.

Geyser de Saint-nectaire
Jaillissement qui pouvait atteindre les 50 mètres de hauteur - © Nature et Source Chaude

En 1981, un sondage foré (le forage Charles) visant à trouver une source chaude provoqua l’émergence inopinée d’un geyser gigantesque (le plus haut d’Europe continentale), interrompant les travaux.

La décompression soudaine du gaz carbonique emprisonné dans la nappe d’eau souterraine piégée par le granite fracturé provoqua l’émergence d’eau chaude à 55 °C. Cette phase geysérienne, survenue en octobre-novembre 1981, perturba temporairement le débit de la source Papon (voir Fontaines Pétrifiantes).

Bien avant la mise en place de ces trois forages, le bassin thermal de Saint-Nectaire avait déjà été confronté à des forages destinés à la recherche de nouvelles sources minérales. L’une d’elles (un puits de 12 mètres) a été mise à jour avant la Première Guerre mondiale et une autre (un puits de 31 mètres) en 1928. Toutes deux portaient le nom de la source Antonia (car elles étaient très proches) et étaient abritées sous une cabane (localisée sur la photo ci-dessus). L’ensemble a depuis disparu.

La source du Scay

Derrière le centre Thermadore, un pont métallique enjambe le Courançon et permet d’accéder au captage de la source. On aperçoit un bâtiment qui abrite l’échelle d’une fontaine pétrifiante. Des eaux à 30 °C (d’après mon relevé) sortent d’un canal d’évacuation au pied du bâtiment.

Source Scay à Saint-Nectaire
Source Scay à Saint-Nectaire
Source Scay à Saint-Nectaire

La source est captée au nord-ouest du bâtiment. On y trouve deux bacs couverts protégés par une grille. D’après le relevé du BRGM, son débit atteignait 32 litres par minute en 2003.

Source Scay à Saint-Nectaire
Source Scay à Saint-nectaire

Les sources des Fontaines Pétrifiantes

Visite payante

Retrouvez toutes les informations nécessaires pour la visite du lieu sur le site officiel : Les Fontaines pétrifiantes.
🗺️ Au détour d’une salle, vous tomberez sur une carte mondiale des sources chaudes plutôt attrayante.

La visite commence dans une salle, à l’étage d’un bâtiment assez moderne (réhabilité en 2003), où est diffusé un documentaire enregistré.

Cette salle communique avec une galerie déclive où le visiteur prend le temps de lire plusieurs panneaux didactiques. Le chemin est cimenté, facile, qu’on suit de bout en bout. La promenade souterraine se fait sans difficulté.

On y découvre une petite grotte ramassée sur elle-même. La voie est dégagée et les premières concrétions apparaissent à gauche, sous forme de coulées aux formes figuratives, de fistuleuses et de stalactites.

Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire
Des coulées, des fistuleuses, des stalactites et au bout du couloir un muret qui retient un bassin d'eau chaude
Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire
Des micro-gours, des excentriques et de belles incrustations (oiseaux)

Un renfoncement orné de concrétions est visible sur la paroi droite, juste avant un muret.

Une source pétrifiante arrose depuis la voûte des surfaces ridées de microgours, d’excentriques et de belles incrustations en forme d’oiseaux, renforçant ainsi l’émotion esthétique des visiteurs.

Passé ce couloir, l’eau provenant d’une source chaude est retenue par un muret qui égaye le parcours.

Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire
Bassin d'eau chaude à 37°C

Mais d’où vient donc cette eau ? Elle provient de deux sources captées où les eaux se rejoignent dans une galerie souterraine située à dix mètres sous le bassin.

Cette galerie est alimentée par la source Papon (52 °C) et une source minérale froide (18 °C), ce qui permet de tempérer l’excès de chaleur.
La température du bassin se maintient en moyenne à 35 °C, en fonction du débit de chacune d’entre elles. Lors de ma visite, mon thermomètre indiquait 37 °C.

♨️ La source Papon :

La source Papon est en réalité constituée de plusieurs griffons souterrains (au moins cinq) découverts et nommés dans les années 1910. Ces derniers communiquent probablement entre eux, de sorte que c’est la même eau (provenant du même gisement) qui alimente cinq conduites distinctes portant chacune un nom différent.

Néanmoins, l’ensemble de ces eaux parvient dans une galerie souterraine où elles se mélangent à une arrivée d’eau minérale plus fraîche (18 °C). Toutes ces sources sont de nature bicarbonatée sodique et présentent une minéralisation proche des 6 grammes par litre.

L’arrivée de cette eau minérale froide est la bienvenue, car sans elle, les visiteurs auraient peut-être renoncé à entrer dans la grotte, découragés par la chaleur et les vapeurs.

Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire
Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire

Le parcours traverse plusieurs salles (diffusion de documentaires, expositions, atelier, etc.) qui permettent de diversifier l’intérêt de la visite. Une dernière salle, située avant la boutique, permet d’accéder à une plateforme d’où l’on peut voir des objets divers, disposés sur une échelle de pétrification haute de 14 mètres et hors de portée des mains.

Les sources Léon et Eulalie

La source Léon se trouve sur le côté gauche de la route menant à Sapchat, au niveau de l’Hôtel du Parc. Pour l’atteindre, il faut s’engager sur une forte pente ascendante en s’avançant vers l’orée du bois. La galerie, longue de 50 mètres, n’est donc pas visible depuis la route.

Une fois sur place, l’espace est si restreint à cause des ronces qui ont envahi les lieux qu’il devient impossible de s’écarter du sentier.

Une autre source, la source Eulalie, située à une quarantaine de mètres dans une galerie parallèle, mérite également l’attention. Pour ma part, j’ai été incapable de la trouver. En 1924, ces deux sources présentaient respectivement des températures de 28 °C et 30 °C. Aujourd’hui, la source Léon n’affiche plus que 16-17 °C.

Ces deux sources ont donc principalement été exploitées comme matière première pour les pétrifications. Elles sont d’ailleurs toujours canalisées jusqu’à un petit établissement situé au bord de la route de Sapchat, un peu plus bas.

Fontaine pétrifiante à Saint-Nectaire
Intérieur bâtiment Pré Mercière - Crédit photo : Bayle

Les sources Bélonie

Les sources de Bélonie, au nombre de trois (Sainte-Marie, André et Bauger), jaillissent à proximité les unes des autres de la base granitique du Puy d’Eraigne (une montagne partiellement volcanique) au fond d’un jardin abandonné jouxtant l’hôtel de l’ermitage et longé par la route Sapchat.

Sources Bélonie à Saint-Nectaire
Les anciens thermes "Grands Thermes" font face au jardin abandonné
Sources Bélonie à Saint-nectaire

On pouvait autrefois déguster l’eau qui y était délivrée via une fontaine sommairement aménagée pour la cure de boisson. Elle était réputée pour être très agréable au goût.

L’autorisation ministérielle d’exploiter les sources fut révoquée en 1958, après plusieurs années d’abandon. Les sources sont froides (entre 12 °C et 14 °C), de type bicarbonatées sodiques, et contiennent une certaine quantité de fer. Elles présentent une grande analogie de composition avec la source Rouge.

La source Rouge

La source tient son nom des dépôts rouges que les eaux abandonnent. Elle jaillit en bordure de la route de Sapchat, là où s’élève le Puy d’Eraigne, et probablement à quelques mètres seulement des sources Bélonie (le captage est introuvable).

En 1895, la source est captée grâce à un puits de 5 mètres de profondeur traversant le granite (date exacte de l’origine du captage inconnue). La source est reliée à une buvette par une conduite de 30 mètres. Cette buvette est située dans l’angle formé par les routes de Sapchat et de Saint-Nectaire-le-Haut, dans un petit pavillon assez élégant.

Le propriétaire de la source Rouge, M. Versepuy, n’était autre que le gendre de M. Mandon. Propriétaire de l’hôtel Cornadore, il a également repris les thermes du même nom vers 1870. L’usage de cette buvette, comme celui de la buvette Morange, était réservé à ses clients.

Buvette Source Rouge à Saint-Nectaire
Buvette de la Source Rouge + salon de thé/chocolaterie
Source Rouge et la marquise de Sévigné à Saint-nectaire
Salon de thé. © Nature et Source Chaude

Son accès était protégé par un solide grillage en fer (il semblerait qu’une petite rétribution fût nécessaire, à l’instar de la source Morange).

On raconte que toutes sortes de trafics s’y déroulaient, dont le principal était d’attacher le gobelet du baigneur à un long bâton pour puiser l’eau de la source : « Certains malades boivent ainsi d’un coup la ration de plusieurs jours. »

💡Cure en boisson :
Depuis la fin du Second Empire (vers 1870), les buveurs d’eau étaient munis de verres gradués dont l’invention serait due au Dr Casimir Daumas de Vichy. À cette époque, l’eau minérale était déjà considérée comme un produit médicinal vendu à prix d’or et consommé à petites doses. Cela rendait la méthode de cure inévitablement moins efficace.

Cette eau, à 23 degrés, était paraît-il très bonne à boire. Mais lorsque la buvette ferma définitivement, elle fut remplacée par la source Coquille dont le goût était moins agréable.

Comme toutes les sources de Saint-Nectaire, il s’agit d’une source bicarbonatée sodique. Elle est salée, bien gazeuse et sa couleur rouge indique une teneur élevée en fer. Son débit était de 22 litres par minute.

Pavillon abritant l'ancienne buvette de la Source Rouge
Pavillon abritant l'ancienne buvette de la Source Rouge
Buvette de la Source rouge à saint Nectaire
Buvette de la source Rouge dotée d'un solide grillage en fer. © Nature et Source Chaude

Les Bains Boëtte - Grands Thermes (anciens thermes)

L’établissement des Grands Thermes est situé au niveau de l’embranchement menant à Saint-Nectaire-le-Haut, en face du pavillon de la source Rouge.

En 1822, après avoir découvert les sources du Rocher, de Boëtte et de Cézaire, M. Boëtte décida d’y construire un établissement thermal.

En 1824, il ferma l’accès aux sources et fit construire un petit établissement de forme carrée qui porta son nom jusqu’en 1890 : les Bains Boëtte. Les eaux provenant de deux sources étaient acheminées à l’étage dans des réservoirs. Au rez-de-chaussée, l’eau était distribuée dans neuf cabinets (principalement des douches et deux baignoires en béton) répartis autour d’une salle carrée.

En 1888, l’entrepreneur M. Giraudon, déjà propriétaire des Bains Romains, devint propriétaire des Bains Boëtte, devenus vétustes. M. Giraudon voit les choses en grand et fait bâtir à l’emplacement même des Bains Boëtte les Grands Thermes (de style néo-renaissance) en forme d’hémicycle.

En 1993, l’établissement est réhabilité et devient l’office de tourisme.

L'établissement Grands Thermes à Saint-Nectaire
Les Grands Thermes - © Nature et Source Chaude

Les sources Boëtte et Saint-Cézaire, situées à proximité, ont été captées dans une galerie située sous le bâtiment. Cette galerie rejoint la berge du Courançon. La forte pression de la source Boëtte (due à sa grande quantité de gaz carbonique) fait remonter une partie de ces eaux dans une salle voûtée au rez-de-chaussée.

Les eaux sont acheminées par la galerie et rejoignent le Courançon
Source Boette à Saint-Nectaire
Source Boette à saint-nectaire

Lorsque j’entre dans cette salle, située à côté de l’accueil de l’office du tourisme et fermée à clef (que vous pouvez demander à l’accueil), je ressens immédiatement une odeur d’œuf pourri bien prononcée. Je remarque plusieurs compartiments creusés dans le roc même, dont les parois latérales sont recouvertes de ciment. Un filet d’eau s’écoule également sur la roche granitique. Je prends quelques photos, puis je sors.

Cette odeur est salutaire pour les poumons. Je vous invite à lire notre article « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».

💡Captage des sources :
Les eaux sulfureuses laissent des dépôts calcaires au niveau même où elles émergent dans le sous-sol du bâtiment, formant des masses de travertin autour des deux sources.

Les captages sont englués de carbonates colorés et l’un d’eux, le captage Boëtte, a même disparu. S’ils ne sont pas entretenus régulièrement (curés, détartrés, etc.), les encroûtements de calcaire peuvent provoquer une baisse du débit et de la température des sources, ce qui a des répercussions sur leurs propriétés thérapeutiques.

→ La source Saint-Cézaire, autrefois appelée « Petite source Boëtte », a une température native de 44 °C (à vérifier). Aucune donnée n’est actuellement disponible sur sa température. Ses eaux jaillissent à environ 5 mètres à l’est de la source Boëtte.

→ La source Boëtte, autrefois appelée « Grande source Boëtte », était la plus abondante et avait une température de 40 °C à l’origine. Un premier captage a été réalisé en 1823-1824. Puis, le débit de la source a de plus en plus faibli, au point de ne plus permettre une exploitation véritable. Son débit, qui était de 36 litres par minute en 1843, est tombé à 3 litres par minute en 1885. La source a été recaptée à chaque fois après des chutes de débit (en 1880, 1885 et 1921). Depuis le dernier recaptage en 1921, il n’existe que très peu d’informations à son sujet. Il semblerait que la température de la source n’atteigne plus qu’une trentaine de degrés et que son débit n’excède plus que 20 litres par minute.

🫗Buvette (ou rotonde) : 
L’eau des deux sources était acheminée par des conduites en plomb jusqu’aux réservoirs des bains et aux buvettes situés sous une coupole sur la place de l’office du tourisme.

Pavillon des sources de Saint-Nectaire
Pavillon des sources
Pavillon des sources de Saint-Nectaire
Le pavillon était alimenté par trois sources : la Source Boette, la source Cézaire, la Source Rouge

La longueur de chacun des tuyaux en plomb, depuis la source jusqu’à la buvette, n’est que de 30 à 40 mètres. Ce court parcours n’a probablement qu’une faible incidence sur la qualité de l’eau. Néanmoins, l’utilisation de plomb pour des canalisations destinées à transporter des eaux médicinales, comme aux Bains du Mont-Cornadore, peut présenter un risque éventuel de contamination.

Dans une canalisation en plomb (☠️ qui est un élément toxique), l’eau se charge de ce métal. Cette charge augmente d’autant plus que l’eau est chaude, acide, et qu’elle reste en contact avec le plomb.

Lorsqu’elles arrivaient à la buvette (et aux bains), la qualité des eaux des sources Cézaire et Boëtte avait certainement diminué par rapport à leur état initial.

Bien qu’elles soient interdites depuis 1995, les canalisations en plomb étaient largement utilisées au XIX^e et XX^e siècles. D’après un rapport de 2013 de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), elles seraient encore présentes dans environ 7,5 millions de logements en France. Pour en savoir plus sur les effets toxiques du plomb sur la santé, veuillez consulter le site du ministère [https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/effets-du-plomb-sur-la-sante].

🛠 Les canalisations :
Les tuyaux de plomb, responsables du saturnisme, les tuyaux de fer sensibles à la corrosion, les tuyaux de ciment mêlés d’amiante cancérigène, les tuyaux en plastique (voir étude), etc., présentent tous des inconvénients.

L’eau sulfureuse produit également des effets sur certains réactifs, comme le plomb. L’intérieur du tuyau prend alors une teinte brune et des précipités, tels que des cristaux de soufre, se forment.

Buvette de Saint-Nectaire la Rotonde

En 2003, les températures respectives des eaux à la fontaine Saint-Cézaire, Boëtte et Mont-Cornadore sont de 31,6 °C, 33,5 °C et 30,4 °C. À cette date, elles sont une dernière fois utilisées pour des cures de boisson par les curistes de Thermadore.

Une telle différence de température par rapport à la température native des sources suggère que l’eau distribuée à la buvette avait probablement des propriétés différentes et amoindries (en plus de celles introduites par une tuyauterie en plomb). De plus, le débit de chaque buvette (Saint-Cézaire, Boëtte et Mont-Cornadore) a diminué de moitié au minimum entre 1930 et 1987.

💡Autour des sources :

« Munis de leur ordonnance, les buveurs d’eau, sans perdre de temps, se rendent aux sources qui leur sont indiquées. Ils se soucient peu de l’histoire parfois mouvementée de ces eaux, et encore moins des savantes analyses qui sont régulièrement faites pour en contrôler la composition et la pureté. Les noms seuls des sources leur deviennent familiers. » (Cf. référence : La vie quotidienne dans les villes d’eaux (1850-1914) d’Armand Wallon).

💡Le temps des assurés sociaux dans le thermalisme :

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le thermalisme a été reconnu comme une forme thérapeutique à part entière. La Sécurité sociale n’a été créée qu’en 1945 et les décrets relatifs à la crenothérapie (médecine thermale) n’ont été pris qu’en 1947. Les cures thermales ont alors été prises en charge par celle-ci. L’essentiel de la clientèle des stations était désormais constitué d’assurés sociaux.

Les Bains Romains (anciens thermes)

La découverte de l’une des sources principales (celles utilisées pour les bains) de Saint-Nectaire-le-Bas remonte, à l’instar de celle de la plupart des autres sources thermales, à la Haute Antiquité. On a trouvé des traces d’établissements fondés par les Romains.

C’est en 1812 qu’un habitant de Saint-Nectaire, nommé Mandon, découvre la source Gros-Bouillon (ou source Mandon) en creusant une cave. Il s’associe alors avec le Dr Marcon pour aménager des bains (dotés de deux piscines) afin d’exploiter la source Gros-Bouillon, ainsi que deux autres sources (la Vieille Source et la fontaine de la Vieille-voûte), qui étaient déjà là sous forme de buvette, mais dont on ne connaît pas l’origine exacte.

Mais en 1817, l’architecte M. Ledru adresse un courrier au préfet pour lui faire part de l’état de taudis dans lequel les sources sont exploitées. Même si les malades repartaient certainement guéris, nous sommes à l’aube du XIX^e siècle et le thermalisme était à réinventer. D’après lui, le bâtiment était horrible et sombre, et l’équipement servant à l’exploitation des sources chaudes était minable.

M. Mandon a alors senti la nécessité de reconstruire un établissement plus important auprès des sources, qu’il a appelés les Bains Romains. Ce nom provient d’anciennes piscines romaines qui avaient été découvertes sur leur emplacement au moment de la construction. Les Bains Romains correspondent à la partie droite du bâtiment sur l’image ci-après ; la partie gauche correspond à l’hôtel (« Maison meublée ») qui a été construit plus tard, probablement vers 1840.

Sur la façade principale du bâtiment, on peut lire « Maison meublée » à gauche et « Bains Romains » à droite.

Le corps du bâtiment comprenait dix cabinets, autant de douches et douze baignoires en béton, disposés autour d’une vaste salle voûtée et bien éclairée. L’avantage, et pas des moindres, des bains était qu’ils étaient pris en « eau courante » et à une température native.

🛁Bain en eau courante :
Un bain en eau courante permet à l’eau thermale de rester constamment en circulation à l’intérieur de la baignoire, comme si vous preniez un bain thermal dans la nature. Cela permet un renouvellement constant de l’eau, qui reste à température constante. Il permet ainsi une pénétration transcutanée optimale des diverses substances minérales et organiques dissoutes dans l’eau.

Les eaux de Saint-Nectaire, provenant des sources principales (celles utilisées pour les bains dans les trois anciens thermes), présentaient des atouts indéniables et pouvaient être administrées à leur température native dès qu’elles sortaient du rocher, ce qui permettait d’éviter une stagnation trop longue (processus qui favorise le dégazage, la floculation des substances minérales, ainsi qu’une perte plus ou moins rapide de l’effet médicamenteux).

On administrait ainsi des « bains en eau courante » dont une perte légère était compensée par de l’eau qui coulait continuellement afin d’y maintenir une température constante d’environ 36 °C. J’y reviendrai un peu plus loin.

Au cours du XIX^e siècle, les Bains Romains changent plusieurs fois de propriétaire. En 1907, ils sont rachetés par la Société thermale (qui rachète également les autres thermes) et deviendront plus tard l’hôtel Mercure. L’image ci-après montre l’agrandissement en hauteur d’un bâtiment qui avait été construit à l’origine avant le Second Empire. Les établissements thermaux étaient agrandis et modernisés chaque fois que c’était possible.

Bains Romains à Saint-Nectaire
La source chaude est approximativement localisée par une étoile. © Nature et Source Chaude

Un bâtiment (le bâtiment situé à droite du trait rouge sur la carte postale ci-dessus) jouxte le côté ouest du monument thermal dit « Nouvel Établissement des Bains Romains », qui est resté inchangé jusqu’à ce jour. Il lui est rattaché et compte un ou deux étages. C’est par ce bâtiment qu’on accède à l’ensemble de l’établissement, comprenant les chambres de l’hôtel. L’ensemble forme l’hôtel Mercure.

Hôtel mercure à Saint-Nectaire
L'hôtel Mercure est accessible par cette entrée

J’ai découvert cette source alors que je marchais dans le couloir de l’hôtel : elle est enfermée de toutes parts dans un petit espace.

Cette précaution évite toutefois que les clients de l’hôtel soient importunés par l’odeur d’œuf pourri qui s’en dégage. Dans la nature, ce gaz (sulfure d’hydrogène) se révèle par son odeur. La fontaine est éclairée par le bas, ce qui met en valeur son jaillissement. Son captage se trouve cependant (normalement) dans le soubassement de l’hôtel.

La source doit son nom (Gros-Bouillon) à un bouillonnement spectaculaire dû à sa grande richesse en gaz carbonique, bouillonnement qui faisait autrefois l’admiration des visiteurs.

Source Gros Bouillon à Saint-Nectaire

♨️ Les sources chaudes des Bains Romains :

La source Gros-Bouillon :
En 1840, celle-ci fournissait plus de 60 litres par minute à une température de 37,5 °C. À cette époque lointaine, ces eaux étaient réunies à l’étage des Bains Romains avec celles de la Vieille Source. La fontaine de la Vieille-voûte (température de 26,5 °C), également dénommée « Source de la Coquille », se trouvait également au rez-de-chaussée.

Ainsi, la source actuelle Gros-Bouillon ne date en quelque sorte que d’hier, puisqu’elle n’est que le résultat d’une succession de travaux réalisés sur le captage tout au long des XIX^e et XX^e siècles. La question se pose donc de savoir si la source actuelle est encore l’équivalente de la source ancienne en termes de propriétés physiques.

De plus, sa température et son débit ont quelque peu diminué au XX^e siècle.

En 1920, on constate une baisse majeure du débit. À une température de 34 °C, elle donnait alors 40 litres par minute. À cette température, les choses changent alors sensiblement pour un bain en eau courante. Certains malades peuvent ressentir le besoin de réchauffer leur bain. L’eau devait donc être réchauffée artificiellement.

Vous trouverez à la fin de l’article la correspondance fascinante d’un curiste de 1914 qui s’est fait prescrire un bain en eau courante (à 36 °C) à Saint-Nectaire.

La source Nouvelle :
En 1922, la mise en place d’un forage pour tenter d’accroître le débit de la source Gros-Bouillon n’aura quasiment aucune incidence, mais elle permettra de découvrir une autre source : la source Nouvelle, dont le débit est de 60 l/min.

En 1928, après analyse de l’eau, l’autorisation d’exploitation de la source Nouvelle est refusée en raison de pollutions bactériologiques aux coliformes. Les travaux de réfection des égouts de l’hôtel n’ont pas permis d’améliorer la qualité de l’eau de cette source. Cette dernière a tout de même été exploitée pendant plusieurs années. Suite à un énième recaptage de la source Gros-Bouillon (on en compte plus d’une dizaine) en 1958, la source Nouvelle est abandonnée.

Une source ferrugineuse (sans nom)

La source offre une eau tiède (24 °C), non gazeuse et riche en sels minéraux. Elle jaillit naturellement de la roche granitique et laisse de jolis dépôts de fer colorés. Lorsqu’elle est bue à la source, elle conserve donc toutes ses propriétés.

Son débit est plus élevé que celui de la source Morange et pourtant, nous ne savons rien de sa fréquentation éventuelle durant les périodes antérieures.

C’est sans doute l’une des plus belles sources ferrugineuses de Saint-Nectaire, et pourtant, elle est méconnue, voire ignorée des habitants. Il n’existe aucun renseignement sur son histoire et son propriétaire actuel ignore son nom.

Il s’agit également de la seule source qui n’apparaît pas sur la carte, car son emplacement se trouve au sein d’une propriété privée.

Ces eaux, à l’instar de la plupart des sources, déposent des carbonates et forment des travertins que l’on peut observer autour de la source.

Mais c’est en regardant le fond du regard, tout englué de carbonates colorés, que l’on prend conscience de la rapidité avec laquelle ce phénomène se produit. La propriétaire des lieux le nettoie chaque semaine. Lorsque ces eaux étaient évacuées dans une canalisation enterrée, celle-ci causait davantage de soucis, comme des encroûtements calcaires et le développement de biofilms.

Des sources et des villas

À l’époque du thermalisme, il était de notoriété publique à Saint-Nectaire que la plupart des villas appartenaient à des médecins thermaux. Ceux-ci devaient exercer dans un logement convenable, si bien qu’une grande majorité d’entre eux louait, achetait ou faisait construire des villas plus ou moins grandes, en fonction de leur situation.

Toutes les villas mentionnées ici, situées à Saint-Nectaire-le-Bas, se trouvent à proximité de l’ancien établissement des Grands Thermes et renferment ou disposent de sources. Elles ont pour la plupart été construites vers 1890, date à laquelle les Grands Thermes ont été bâtis.

Villa du Docteur Porge

Cette villa était, comme son nom l’indique, l’ancienne propriété du docteur Porge. Elle se trouve à droite du jardin abandonné (voir les sources Bélonie).

Villa du docteur Porge à Saint-Nectaire-le-Bas
Villa du docteur Porge à Saint-Nectaire-le-Bas
Un modeste filet d'eau sort du mur

L’emplacement de cette belle maison en pierre, construite pratiquement en face des Grands Thermes, n’est certainement pas le fruit du hasard. D’après le propriétaire actuel, qui a racheté la maison il y a quelques années, celle-ci abriterait deux sources dont les captages ont été comblés. Une tête de lion, posée sur un mur, décore toujours naïvement le lieu et laisse un souvenir impérissable.

Ce beau pavillon où le médecin, le Dr Porge, donnait ses consultations couvrait ainsi une fontaine ferrugineuse dont les visiteurs, qu’ils soient indigents, riches, malades, etc., ne pouvaient utiliser l’eau sans son consentement. Ces derniers, qui venaient se soigner à la source, utilisaient l’eau à des fins médicinales, notamment par voie orale ou pour soigner leurs yeux (en collyre).

Villa Russe

La plus belle des villas, du moins à l’époque, s’appelle la Villa Russe. Son architecture donne une petite idée de la vie qui y était menée. Elle a été construite en 1890 pour un prince Orloff de la famille impériale qui était un habitué des eaux de Saint-Nectaire.

Villa russe à Saint-Nectaire
Villa russe à Saint-Nectaire-le-Bas

Cette admirable résidence était autrefois entourée d’un petit parc princier, le parc de la « source des Dames ». Ce dernier n’existe plus aujourd’hui, mais la source intermittente est toujours présente à droite de la villa.

Cachée derrière une haie et une clôture, se trouve la source des Dames, à l’abandon et recouverte d’immondices. Cette source, au faible débit, est celle qui contient la plus forte proportion d’arsenic parmi les eaux de Saint-Nectaire. Juste à côté se trouvent les anciens thermes, qui abritent aujourd’hui l’office de tourisme.

Une source minérale coule également à l’intérieur de la villa et cause quelques désagréments à la propriétaire, notamment à cause d’encroutements calcaires.

Villa du Docteur Sérane

La villa du Dr Sérane, construite vers 1890, se trouve à gauche de la villa russe.

Villa du Dr Sérane à Saint-Nectaire
Villa du Docteur Sérane à Saint-Nectaire-le-Bas
Villa du Dr Sérane à Saint-Nectaire
Source de la villa du Dr Serane à Saint-Nectaire

Comme son nom l’indique, cette villa pittoresque appartenait à l’un des médecins de Saint-Nectaire habilités, comme les autres, à délivrer des ordonnances permettant aux visiteurs de prendre les bains minéraux. Puis, pour les visiteurs, il fallait (comme il se faisait ailleurs) obtenir une baignoire : une heure et un numéro de baignoire.

Enfin, il est possible d’observer deux points d’où s’échappe l’eau ferrugineuse. Ces eaux, dont la température avoisine les 15 degrés, sont reliées à la source par une canalisation en pierre. Le griffon se trouve soit dans la villa, soit dans le jardin.

Villa du Docteur Sérane à Saint-Nectaire-le-Bas
À gauche se trouve la villa du Dr Sérane et, à droite, la villa Russe. © Nature et Source Chaude
Villa du Dolmen ou du Docteur Roux

La villa du Dolmen, construite vers 1890, se trouve à gauche de la villa du docteur Sérane. Elle appartenait au docteur Roux, un éminent médecin du XX^e siècle. Il a également été maire de Saint-Nectaire pendant 20 ans, de 1945 à 1965. C’est également lui qui a donné son nom à l’avenue qui relie les deux parties de la ville.

Villa du Dolmen ou du Docteur Roux à Saint-Nectaire-le-Bas
Villa du Dolmen ou du Docteur Roux - © Nature et Source Chaude
Buvette dolmen à Saint-Nectaire
Buvette du dolmen à Saint-Nectaire
Buvette du dolmen à Saint-Nectaire

La source du Dolmen a été aménagée vers 1895 et l’accès à la buvette se fait par une grille en fer forgé. Elle est aujourd’hui abandonnée. Cette source est à la fois la plus ferrugineuse et la moins minéralisée de celles de Saint-Nectaire. Derrière un mur en pierre se trouve une cavité qui recueille une eau minérale de couleur sang, due à la présence d’oxyde de fer.

Correspondance d'un curiste en 1914
Correspondance d'un curiste en 1914 avec son Docteur - © Nature et Source Chaude

Mon cher Docteur –
Je serais ravi de mon séjour ici et de mon traitement si…. mon Dr Roux est parti Dimanche après m’avoir laissé des indications précises –bain en eau courante 36° frictions et une certaine quantité d’eaux à boire par 50 et 80 gr. Si j’avais besoin d’un médecin il me recommande le Dr Sérane (son voisin) à qui il remet ma fiche… Vu la rareté de l’eau (🤔) -je vais attendre encore. Je me trouve très bien, tout les matins de 2 à 3 heures de marche dans la montagne – Que de pensées roulent encore dans mon esprit -Je vis avec vous, avec vos fils! Quelle désolation! Quelles angoisses! Je suis bloqué, impossible de songer partir…

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Fabrice, enchanté !

Bienvenue sur mon blog dédié au voyage et à la santé ! Amateur de bains chauds, je partage avec vous mes découvertes, mes coups de cœur et mes conseils pour vous permettre de profiter des joies des sources chaudes et des choses les plus simples qui font vraiment du bien au corps et à l’esprit !

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