Les sources de Sainte-Marguerite à visiter à Saint-Maurice-ès-Allier
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 24 mai 2025
Saint-Maurice-ès-Allier est un charmant village du Puy-de-Dôme implanté sur une petite crête et dominé par le pic de Puy-Saint-Romain. Dans son très proche voisinage se trouve le site de Sainte-Marguerite et ses admirables sources, qui étaient autrefois fréquentées pour leurs vertus thérapeutiques.
Ces sources constituaient même toute la richesse de cette ancienne station thermale, installée au bord de l’Allier, jusqu’à ce qu’elles soient délaissées. C’est dans ce lieu pittoresque que je vous propose de découvrir d’anciennes sources minérales aujourd’hui tombées dans l’oubli, mais aussi d’admirer le paysage qu’elles contribuent à embellir.
AU SOMMAIRE :
Accès au site et histoire du lieu
Certaines sources de Sainte-Marguerite, jadis réputées, existent toujours et un panneau routier installé à l’entrée du lieu-dit rappelle l’ancienne station thermale aux visiteurs.
Voici quelques renseignements utiles :
🅿️ Vous pourrez laisser votre véhicule sur le parking (adresse exacte) situé à quelques minutes à pied du site. Il se trouve en face de l’usine d’embouteillage des eaux de Sainte-Marguerite appartenant à Intermarché.
🪧 Un panneau pédagogique intitulé « Sentier du Geyser » est installé sur la petite bâtisse à l’entrée du parking. Ce sentier démarre au fond du parking et longe ensuite la rivière sur sa rive droite.
⏱️ Entièrement gratuit, ce parcours dure environ 45 minutes, mais vous pouvez vous y attarder davantage. Ce lieu, qui a été intégré au réseau Natura 2000, est géré par le CEN d’Auvergne. Un partenariat a été conclu avec la société des Eaux de Sainte-Marguerite, propriétaire des lieux.
Comme pour tout bon site thermal, plusieurs sources, dont certaines aux propriétés similaires, étaient situées à proximité et ont été identifiées. Une fois la vertu de ces eaux reconnue, on ne pouvait imaginer un tel endroit sans thermes.
C’est aux Romains que l’on doit la première utilisation de ces sources, qui sont ensuite tombées dans l’oubli, puis ont été redécouvertes ou remis au goût du jour selon les époques.
En 1868, un établissement de bains a été construit sur le site, remplaçant ainsi d’anciens bâtiments. Si celui-ci n’était pas une œuvre d’art, il se distinguait toutefois par sa simplicité. L’établissement a alors connu une fréquentation croissante, atteignant même 600 curistes par jour.
Mais en 1889, l’établissement et les sources ont été vendus aux enchères à la demande du tribunal.
Le site
Dans cet écrin de verdure, il n’y avait pas de distractions (casino, golf, etc.) à la hauteur du standing des grandes stations thermales, ce qui aurait pu rendre le séjour un peu plus agréable.
Malgré tout, les curistes (jusqu’à 600 par jour) s’y rendaient en grand nombre, témoignant ainsi de leur satisfaction quant aux bienfaits des sources de ce domaine thermal. La fréquentation était avant tout motivée par le désir de se soigner ou d’entretenir sa santé.
Le site offrait chaque jour un spectacle réjouissant : les malades se dirigeaient vers les nombreuses buvettes disséminées autour de l’établissement thermal. Ils allaient chercher la santé en parcourant de courtes distances dans un vaste jardin bien entretenu.
Construit selon les standards de confort de l’époque, l’établissement thermal était équipé d’un circuit de distribution de l’eau thermale. Il est en effet possible d’observer un réseau de canalisations parcourant l’une des façades du pavillon (voir la photo ci-dessous). Ce dernier devait abriter de nombreuses salles et installations dédiées aux bains et à divers soins.
Il a également fallu résoudre le problème posé par l’absence d’eau thermale naturellement chaude (disons au-delà de 40 °C). Aujourd’hui, toutes ces sources (celles qui coulent encore) jaillissent de terre à une température inférieure à trente degrés et leur eau est plutôt tiède.
Actuellement, la température des sources n’est pas assez élevée pour permettre de prendre un bain, à moins de procéder à un réchauffement artificiel.
Il a sans doute fallu mettre en place une installation de chauffage, onéreuse pour l’époque, afin d’assurer le confort des baigneurs.
D’ailleurs, les progrès du XIX^e siècle et l’engouement du public pour les eaux minérales ont incité un grand nombre de petits exploitants (en Auvergne et ailleurs) à réchauffer leurs eaux minérales (dont la température de base était parfois de 8 degrés) et à proposer des bains, en plus de leur buvette (les consommations étaient payantes) qu’ils tenaient. Chacun possédait alors son propre petit établissement thermal, équipé parfois de seulement deux ou trois baignoires.
Toutefois, il faut prendre en compte l’incidence d’un tel réchauffage de l’eau sur ses propriétés intrinsèques. En tout état de cause, comme la chaleur de l’eau est plus importante dans le bain, ses effets positifs sur l’organisme pourraient être plus marqués, mais cet apport de chaleur pourrait aussi entraver les bienfaits liés aux vertus thermales. Je vous invite à lire l’article intitulé « Les énormes bienfaits du bain chaud ».
S’agissant d’une ancienne station thermale, l’ensemble des sources présentes sur le site ont été exploitées. Chacune d’entre elles a été captée et un aménagement spécifique a été pensé pour chaque buvette.
D’autres sources minérales sont également accessibles aux alentours. Si certaines sont abandonnées et parfois jonchées d’immondices, d’autres sont entretenues. Si vous souhaitez les observer, rendez-vous sur la rive opposée de l’Allier, aux Martres-de-Veyre. Je vous invite également à lire notre article « Les sources du Saladis ».
La source de l'île
La source de l’île, dite « Jules César » ou « romaine », est la plus discrète de toutes. Elle jaillit sans bruit à l’abri des regards. Son nom très évocateur rappelle une origine lointaine, pour ne pas dire antique. Une borne indicative se trouve à côté de la source, mais passe relativement inaperçue.
Sa découverte remonte à 1885, lorsqu’elle émergeait sur un îlot situé au milieu de la rivière. Jusqu’en 1920, on y accédait par une passerelle (voir la photo sur le panneau pédagogique). Cependant, lors d’une forte crue, le lit de l’Allier a brutalement changé ; la source se trouve aujourd’hui à une trentaine de mètres de la rivière, car l’îlot a été rattaché à la terre ferme.
On constate aujourd’hui que l’eau de la source sort par une petite ouverture située sur la partie supérieure du captage. Bien que ce geyser ne soit pas très spectaculaire, il offre un spectacle à la fois vivant et amusant : celui d’une eau qui jaillit de façon intermittente.
Enfin, comme vous pourrez constater, la rivière est toute proche et constituait une importante ressource alimentaire. À cette époque, les truites étaient très abondantes dans les cours d’eau de la région. L’îlot devait sans doute constituer un spot idyllique propice à la pêche. Pêchées par les curistes, ces truites pouvaient agrémenter les plats préparés par l’hôtel qui utilisait des produits frais.
La source Brissac
Cette source est une étape incontournable pour les visiteurs. Sur place, un banc invite à la détente et permet d’admirer l’eau thermale qui est projetée vers le ciel pendant plusieurs minutes. Les eaux de ce geyser intermittent dont le trajet a été canalisé finissent ensuite leur parcours en se mélangeant à celles de la roselière. Ce spectacle saisissant a lieu toutes les 20 minutes.
Lorsque le geyser est actif, il exhale un parfum d’œufs couvés (H₂S) qui peut être agréable pour certains, mais pas pour d’autres. Le lieu est alors embaumé d’une odeur de soufre particulièrement bénéfique pour les voies respiratoires. Je vous invite d’ailleurs à en savoir plus sur ce gaz aux puissantes vertus thérapeutiques en lisant l’article « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».
Enfin, la température de l’eau doit être d’environ vingt-cinq degrés, voire un peu plus.
La source Robinet
La buvette est reliée à la source par des conduits, dont deux sont visibles à la base de ce petit édicule dont la forme rappelle celle d’un lanterneau.
On y venait pour suivre sa cure de boisson. Les curistes buvaient plusieurs verres de cette eau minérale au cours de la journée.
Toutefois, avec plusieurs centaines de personnes fréquentant la station chaque jour (au plus fort de la saison), on imagine que la buvette était probablement prise d’assaut à certains moments de la journée. De plus, les buveurs d’eau devaient boire aux heures indiquées par le médecin-inspecteur, qui étaient en général les mêmes. Il fallait habituellement boire à jeun le matin et avant les deux principaux repas. La source est depuis lors tarie.
La source du Héron
La source, maintenant tarie, est enfermée dans cette drôle de maisonnette.
Je n’ai pas d’informations sur cette source, pas plus que sur les autres d’ailleurs. En tout cas, il est possible que les curistes aient éprouvé un certain inconfort dans ce lieu où l’obscurité était un peu trop présente.
La source Valois ou source de la Grotte
Un petit abri en pierre, fort original, a été construit pour protéger le captage de cette source. Il se trouve que l’eau qui en sort génère des ondulations qui se manifestent à la surface. Ces eaux sont riches en minéraux. Quant aux nombreux points blancs qui flottent à la surface, il s’agit de dépôts calcaires.
Enfin, ce lieu semble également parfait pour une photo souvenir. Pour atteindre le sommet de cette « grotte » et admirer les lieux environnants, un escalier étroit a été aménagé.
La source du Tennis
L’une des maisonnettes implantées sur le site recouvre le captage de la source du Tennis. Au pied de l’une de ses façades se trouve une petite vasque colorée qui recueille ses eaux à 26 degrés et les déverse dans le pré. Ces eaux, à l’origine de travertins colorés, ont également permis le développement d’une flore halophile, c’est-à-dire d’espèces végétales qui accompagnent les sources salées.
La source de la Chapelle
Un petit bâtiment ressemblant à une cabane de chantier abrite cette source d’eau minérale. Son embouteillage s’effectue dans une usine située à environ 200 mètres de là, face au parking permettant d’accéder au site. Cette eau est vendue sous l’appellation « Eau minérale de Sainte-Marguerite » et appartient au groupe Intermarché.