Les sources du Saladis à visiter aux Martres-de-Veyre

Les sources sont nombreuses aux Martres-de-Veyre et dans les environs. Elles trouvent leur origine au sein d’une grande faille du sous-sol dont le lit de l’Allier semble suivre le tracé. Ces eaux remontent à la surface chargées en gaz carbonique, en minéraux, en oligo-éléments, etc., depuis les profondeurs du sous-sol.

Parmi les sources les plus connues de la région, citons celles du Saladis, qui ont donné lieu à un vaste bassin d’eau thermale. Découvrez ce lieu enchanteur, qui est à la fois très accessible et remarquablement bien préservé.

AU SOMMAIRE :

Carte des sources aux Martres-de-Veyre et dans les environs

Le site

Les sources du Saladis sont accessibles à pied depuis un parking situé à proximité.

Une fois sur place, il n’est pas possible de voir la rivière (l’Allier), mais un chemin sur la gauche invite les visiteurs à atteindre sa berge en l’espace de quelques minutes. Vous évoluerez ainsi sur la vaste plaine de la Ribeyre où jaillissent des eaux minérales issues des tréfonds de la terre. Au bord de la rivière, des sources moins connues (la source du Tixier, la source des Rocs Bleus, etc.) jaillissent discrètement.

Vue en hauteur des sources du Saladis
Vue en hauteur du site
Sources du Saladis
Entrée du site des sources du Saladis
Panneau pédagogique du site : Les sources du Saladis

Sur le site des sources du Saladis, classé Natura 2000, l’activité touristique est plus intense. Une mare, qui n’en a que l’apparence, retient tout particulièrement l’attention des visiteurs.

À côté, une grande calade en pierre tirée au cordeau permet aux piétons d’accéder au lieu et lui confère une beauté linéaire. Elle mène à une plateforme en bois d’où l’on peut admirer les sources de plus près. Vous trouverez à l’entrée du site des informations ainsi qu’un panneau pédagogique sur les sources du Saladis. Pensez à emprunter la calade pour découvrir les curiosités du lieu, qui font l’objet d’une protection.

Les champs qui environnent le site (voir les photos ci-dessous), au nord et à l’est, sont un peu nus et monotones, mais apportent un contraste saisissant. D’un côté, le paysage est chauve ; de l’autre, on trouve des arbustes, des arbres ainsi que des sources (dont celle du Grand Saladis) à l’état sauvage.

Malgré son accessibilité, la source du Grand Saladis n’a jamais vraiment été exploitée officiellement, bien qu’elle soit connue et probablement fréquentée depuis des millénaires.

Informations pratiques :
La visite est libre. Un aménagement permet d’y accéder.
Un parking se trouve à l’entrée du site.
Le site est classé Natura 2000 et géré par le Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne.

La source du Grand Saladis

Ce bassin, dont le pourtour n’obéit à aucune figure géométrique, est un véritable chef-d’œuvre. Des baigneurs pourraient l’animer, mais il est interdit de se baigner.

L’importance de cette source lui a presque valu de disposer de son propre établissement thermal. Mais elle y échappa.

Laissé à découvert, ce bassin n’est pas pour autant dénué d’intérêt, car il abrite une faune et une flore caractéristiques du milieu, ainsi que des eaux chargées en sels minéraux qui ont favorisé leur développement.

Les plantes halophiles (qui poussent habituellement en bord de mer) présentes sur le site sont le Glaux maritime, le Plantain maritime et la Spergulaire marginée.

Source du Grand Saladis et champ derrière
Vaste champ derrière la source du Grand Saladis

Un peu d’histoire :
Au XIX^e siècle, alors que le thermalisme revient à la mode, on cherche à exploiter ces eaux dont le débit est insuffisant pour envisager la mise en place d’une grande chaîne d’embouteillage. Les captages rudimentaires mis en place ne permettent pas d’accroître le débit. Malgré cela, ces eaux continueront d’être fréquentées et appréciées par les habitants des environs. Ils y viennent en effet remplir leurs bouteilles ou, plus rarement, s’y tremper.

En 1882, la commune afferme la source des Saladis au Dr Roux qui aspire à l’exploiter. Dans l’espoir d’accroître le débit, celui-ci décide d’utiliser des explosifs plutôt que de réaliser un forage. Malheureusement pour lui, le bassin s’agrandit. Comme les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances, il finit par renoncer. À cette époque, la taille du bassin était la même que celle d’aujourd’hui et sa profondeur était de 5 mètres. Cependant, un sondage récent lui donne maintenant une profondeur de 8 mètres !

Vers 1900, un autre entrepreneur, émoustillé par la vogue des eaux minérales qui envahit la France, s’intéresse au site. Un projet démesuré destiné à appâter les investisseurs prévoyait, dans sa brochure publicitaire : « Il y a lieu de créer aux Martres un établissement de premier ordre et d’apporter dans l’ensemble des constructions le luxe, en rapport aux prodigalités inusitées que la nature s’est plu à répandre dans cette région. »

Malgré une estimation annuelle des recettes (provenant des curistes, des visiteurs et de la vente de bouteilles) qui semblait alléchante, ce projet ne vit jamais le jour.

Source du Grand Saladis et cheminement piéton
Cheminement piéton

Aujourd’hui, il est constaté que la source du Grand Saladis présente une forte concentration en sels minéraux et que sa température reste constante autour de 20 à 22 °C.

Néanmoins, les crues de l’Allier (un événement inhabituel) peuvent temporairement entraîner une baisse de quelques degrés de la température de l’eau dans le bassin.

À une certaine époque, l’objectif principal de la médecine thermale était d’obtenir une sudation abondante grâce à des bains entiers, prolongés et répétés. Compte tenu de la température de l’eau, une sudation abondante serait en effet difficile à obtenir naturellement, à moins de réchauffer artificiellement l’eau, une pratique largement employée aujourd’hui. En revanche, ces eaux moyennement chaudes sont appréciées des grenouilles🐸.

Par ailleurs, le trajet de la source à travers d’épaisses couches de sédiments calcaires lui confère une certaine quantité de carbonates qui sont à l’origine de la création de dépôts calcaires. Ce travertin forme alors une véritable couche sur laquelle s’appuient les eaux du bassin. L’eau thermale émerge alors naturellement du sol en bouillonnant, autour de laquelle se forme du travertin. Pour en savoir plus sur l’importance du sol naturel d’une source chaude, je vous invite à lire l’article « Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude ». 

Source du Grand Saladis et vue sur le parking
Travertin autour du bassin Grand Saladis
Source du grand saladis
Travertin autour du grand Saladis

Ces eaux sont également radioactives (naturelles), riches en fer et en gaz carbonique, comme le montre le manège désordonné des bulles en surface.

Source du Grand Saladis et ces bulles de gaz carbonique
Eaux riches en gaz carbonique. Ces bulles apparaissent à plusieurs endroits.

Cette source était autrefois fréquentée pour ses vertus thérapeutiques. Les locaux s’y baignaient en effet pour soigner l’eczéma, les maladies de peau et les rhumatismes. Les anciens s’en souviennent encore.

Avec une profondeur atteignant 8 mètres, ces eaux présentent un avantage certain par rapport aux bains ordinaires. Plus énergiques, elles pénètrent davantage le corps car la masse liquide tombe de haut. Elles stimulent davantage l’organisme. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article « Les énormes bienfaits du bain chaud ». Mais comme la baignade y est interdite, elle n’attire plus vraiment les malades.

Enfin, ces eaux profondes et troubles peuvent aussi receler quelques mystères. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour, au fond du bassin, des ossements humains ainsi qu’une statuette en bois d’origine gallo-romaine.

La source du Petit Saladis

Le griffon de la source du Petit Saladis est quelque peu différent de celui de son voisin, bien que leurs eaux semblent provenir du même filon. Si leur composition est proche, l’eau de la source du Petit Saladis peut être consommée. Les populations locales ont toujours apprécié les vertus médicinales de cette source et continuent à s’en abreuver.

Source des Saladis

L’eau jaillit dans un bloc de granit de Blavozy sculpté, à faible débit. Sa température est similaire à celle du Grand Saladis.

Source du Petit Saladis
Source du Petit Saladis
Source du petit Saladis
Un marchepied de descente permet d'accéder au bloc de granit et à la source
Source du Petit Saladis et son bloc de granit
C'est dans un bloc de granit posé en 2024 que l'eau minérale chargée en gaz carbonique jaillit.

Enfin, sur l’autre rive, vous trouverez les sources de Sainte-Marguerite, anciennement exploitées par l’ancienne station thermale du même nom. Le geyser Brissac vaut à lui seul le détour. Je vous invite à lire notre article « Les sources de Sainte-Marguerite »

Le site des sources du Saladis
Le site des sources du Saladis
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Fabrice, enchanté !

Bienvenue sur mon blog dédié au voyage et à la santé ! Amateur de bains chauds, je partage avec vous mes découvertes, mes coups de cœur et mes conseils pour vous permettre de profiter des joies des sources chaudes et des choses les plus simples qui font vraiment du bien au corps et à l’esprit !

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