La source d’eau chaude Croizat, Mont-Dore
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 8 juin 2025
Située dans le Puy-de-Dôme, la commune du Mont-Dore est riche en sources thermales et offre amplement de quoi satisfaire les curistes et les touristes qui viennent visiter cette station renommée. Ce lieu était toutefois déjà fréquenté dès l’Antiquité. Les Romains, grands amateurs de bains chauds, ont d’ailleurs laissé de nombreux vestiges gallo-romains dans le parc et à l’emplacement de l’établissement thermal actuel.
La commune recense également des sources thermales dont les propriétaires ne se servent plus. La source Croizat, par exemple, située à environ trois kilomètres des thermes du Mont-Dore, est laissée à l’abandon par son propriétaire. D’ailleurs, celle-ci appartient à la commune de La Bourboule dont les établissements thermaux sont situés à un peu plus de trois kilomètres. Vous suivez ? Vous comprendrez mieux en consultant la carte ci-après.
Dans cet article, je vous propose de découvrir cette source qui s’épanouit librement dans la nature, entre les deux grandes stations thermales.
AU SOMMAIRE :
Le Sentier des sources
Pour rejoindre la source Croizat, le plus simple est de partir du parking de la Taillerie du Sancy, d’emprunter le sentier des sources qui permet d’y accéder rapidement.
Depuis le parking, il suffit de passer devant la Taillerie et de suivre la route sur une cinquantaine de mètres. Un chemin à droite descend vers la micro centrale hydroélectrique du Moulin de la Compissade.
Un pont en bois situé à droite de ce bâtiment enjambe la rivière de la Dordogne et permet d’accéder au sentier des sources.
Le sentier s’élève légèrement sur quelques dizaines de mètres le long du flanc de la colline. Bien large, il n’est pas nécessaire de serpenter à travers des rochers et des précipices pour atteindre cette source chaude.
C’est également l’un des accès les plus rapides à un bassin d’eau chaude naturel en France, si l’on considère que le point de départ est le parking. Cette accessibilité augmente naturellement l’affluence, mais aussi les risques pour l’environnement et les personnes, comme l’indique l’arrêté municipal pris par la commune du Mont-Dore en 2016 interdisant la baignade.
Après avoir remonté le sentier sur quelques dizaines de mètres, je m’arrête. Je me retrouve alors à côté d’un étroit chemin en pente, dégagé des arbres, d’où je peux observer, en contrebas, une rivière aux eaux limpides et vives, bordée de végétation. Mais il permet aussi, à l’œil averti, de distinguer deux bassins aménagés à proximité
Un peu plus loin, une bifurcation se présente à moi. En prenant à droite, le sentier permet d’évoluer en toute quiétude le long des berges du cours d’eau. La source Félix se trouve à moins de 500 mètres.
Si vous prenez à gauche, en revanche, vous accéderez à un second parking situé au bord de la route départementale qui relie le Mont-Dore à la Bourboule.
Le pavillon abritant la source Félix est dans un état de délabrement avancé et il est désormais impossible d’y accéder.
Il s’agit d’ailleurs d’une propriété privée qui était autrefois celle des thermes du Mont-Dore (elle appartient aujourd’hui au Conseil général).
Découverte en 1895, l’eau de cette source jaillissait du rocher à une température de trente degrés et contenait quatre grammes de minéraux par litre. Un forage de six mètres de profondeur a rapidement été entrepris pour exploiter la source. Cependant, son débit était insuffisant pour permettre une exploitation industrielle : seuls 14 litres par minute étaient disponibles. Les soins étaient dispensés à proximité du captage, notamment dans des baignoires en zinc.
Malheureusement, la construction d’un pavillon thermal s’est révélée peu concluante, car les baigneurs ne bénéficiaient pas d’un accueil adéquat et l’endroit était trop isolé.
Par ailleurs, la température de l’eau (30 degrés, puis 19 degrés aujourd’hui) ne convenait pas aux bains. Il était donc nécessaire de la réchauffer artificiellement, ce qui représentait un coût important à l’époque.
Jadis, le site ne recevait qu’une cinquantaine de curistes par saison, avant d’être abandonné aux alentours des années 1930.
Jusqu’à récemment, les habitants des communes environnantes venaient encore boire l’eau directement à la source sous ce pavillon désormais en ruines, jusqu’à ce que celui-ci soit définitivement condamné.
Il est possible d’observer, depuis une fenêtre condamnée, trois pièces, dont deux pouvant accueillir une ou deux baignoires. Une installation de bains convenable devait se composer d’au moins deux pièces pour que les hommes et les femmes puissent se baigner simultanément tout en étant séparés, ce qui semble être le cas ici.
L’espace situé au centre du pavillon abrite la source. Actuellement, l’eau croupit (voir les dépôts ferrugineux sur la photo) au sol et il est difficile d’entendre le bruit de l’eau.
Depuis cet endroit, je peux à nouveau enjamber le cours de la Dordogne par un pont en pierre et monter jusqu’au hameau du Genestoux.
Cette source portait autrefois le nom de M. Chabory, le directeur des thermes du Mont-Dore.
La source Croizat
Malgré les pluies incessantes des derniers jours, je suis étonné de la faible hauteur d’eau de la rivière.
Les deux bassins d’eau chaude aménagés sur sa rive gauche pourraient toutefois être inondés en cas de précipitations plus importantes.
Découverte des bassins naturels
Relativement éloigné du milieu urbain, ce lieu paisible vous permet de vous couper du tumulte de la ville. Le site est certes petit, mais il se révèle incroyablement méditatif. Ces deux bassins d’eau chaude permettent d’accueillir un petit nombre de baigneurs dans une certaine promiscuité.
Ces deux bassins collectifs offrent néanmoins de nombreux avantages par rapport à une baignoire individuelle. Détendu, le baigneur peut profiter longuement d’une eau dont la température est maintenue à 37 degrés dans le premier bassin et à 35 degrés dans le second.
D’ailleurs, cette température agréable est la bienvenue puisqu’un grand nombre de pathologies ne peuvent céder qu’après un traitement prolongé et ininterrompu au contact de ces eaux.
Enfin, ces eaux thermales proviennent d’une seule source, la source Croizat, qui conserve sa thermalité et son caractère unique (elles ne sont pas mélangées à d’autres eaux thermales).
Un milieu vivant
En l’absence de baigneurs dans l’eau, la lumière met en valeur sa parfaite limpidité. Cette lumière est également une source d’énergie pour les micro-organismes photosynthétiques qui se développent librement dans l’eau (il y en a plusieurs milliards par litre) ainsi que pour ceux qui recouvrent le pourtour du bassin.
Ce plancton thermal (cyanobactéries, protistes, etc.), visible sur les bords, produit d’énormes quantités de molécules actives qui se dispersent dans l’eau.
Il en est de même pour les micro-organismes (bactéries, archées, virus, etc.) qui vivent au fond des bassins. Un sol qui boit (avec une certaine rétention) permet à l’eau de percoler et de nourrir les micro-organismes présents dans le sol, dont la présence est indispensable pour garantir la qualité de l’eau thermale et préserver ses propriétés physico-chimiques.
La source Croizat possède un sol partiellement naturel (le site ayant été détruit, il a été recouvert de béton qui a dû être retiré par la suite), ce qui leur offre des conditions de vie acceptables.
C’est aussi grâce à leur présence, certes invisible, et à leur production d’une très grande quantité d’enzymes se retrouvant dans l’eau que les déchets corporels (poils, peaux mortes, crasse et sueur) laissés par chacun des usagers lors des bains peuvent se dégrader.
Voici quelques informations qui pourraient vous être utiles :
- En revanche, les substances toxiques laissées par les cigarettes ou d’autres produits chimiques (comme certains produits d’hygiène) risquent de perturber cet écosystème déjà fragile.
- De même, les empilements de pierres sur le lit de la rivière affectent la biodiversité en perturbant les algues et les micro-organismes.
💡Le saviez-vous ?
- Chaque source chaude possède son propre microbiote (c’est-à-dire son propre écosystème microbien). On retrouve également une flore spécifique dans l’eau des eaux minérales, qu’elles soient tempérées ou froides. Par conséquent, lorsqu’une eau est amenée à évoluer dans un environnement dégradé (c’est-à-dire tout ce qui n’est pas naturel), son microbiote se dégrade, ses propriétés physico-chimiques se modifient et ses vertus thérapeutiques diminuent. Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet dans l’article « Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude ».
- Lors d’un bain, si les bienfaits des eaux thermales ne se font plus sentir (propriétés amoindries) en raison de l’altération de l’eau, les effets physiques de l’eau sur le corps restent néanmoins bénéfiques. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article « Les énormes bienfaits du bain chaud ».
Un débit à la baisse
Avec un débit de 100 litres par minute et des bassins de taille modeste, l’eau est bien renouvelée. Ce renouvellement est rendu possible par deux courts tuyaux rouges (voir la photo publiée plus haut) de quelques centimètres de long, ce qui limite leur engorgement (dépôts calcaires, sédiments, biofilms, etc.) et facilite l’auto-nettoyage des bassins.
Néanmoins, son débit primitif (lorsqu’elle a été découverte autour des années 1900) était de 200 litres par minute et n’a cessé de se réduire depuis, jusqu’à atteindre son débit actuel de 100 litres par minute, voire moins.
Il semble qu’une loi de connexité s’impose dans le domaine des eaux minérales.
Les petites sources thermales étaient plus nombreuses à l’époque dans le Mont-Dore et à La Bourboule, mais le développement de nouveaux griffons à coups de pioches et de forages (qui a pris une certaine ampleur au XIX^e siècle) présentait le risque de perturber le débit (et la température) d’autres sources.
La réfrigération des bains
Quant à l’eau de la source Croizat, elle est acheminée par une galerie voûtée enfouie sous plusieurs mètres de terre. Cette galerie n’est pas « au rocher », mais elle est revêtue d’une maçonnerie sur toute sa longueur (estimée à environ 120 mètres à vol d’oiseau d’après la carte).
Après avoir traversé cette galerie, l’eau est à bonne température et peut être distribuée dans le bassin aménagé.
Cette galerie est donc une sorte de réfrigérateur qui permet de diminuer la température de l’eau.
Cependant, cet ouvrage enterré peut modifier les propriétés physico-chimiques de l’eau. En effet, l’eau s’écoule plus lentement dans la galerie et les conditions du milieu dans lequel se développent les micro-organismes sont modifiées.
À l’origine, cette galerie permettait de récupérer l’eau thermale au niveau d’un puits foré (griffon) et d’évacuer le trop-plein vers le cours de la Dordogne. Ce puits est situé de l’autre côté de la voie du chemin de fer, dans une zone boisée.
Il reste également un bâtiment thermal en ruines, attenant au réservoir thermal.
À partir de 1910, les eaux de la source Croizat, dont la Compagnie des Eaux minérales de la Bourboule (propriétaire de la source rachetée à son inventeur, M. Croizat) était propriétaire, étaient pompées puis acheminées par une canalisation en fonte jusqu’à la station, distante de 3 kilomètres. Les eaux étaient ensuite stockées dans deux réservoirs thermaux avant d’être acheminées vers les établissements thermaux de la Bourboule. Son débit abondant constituait une ressource précieuse pour alimenter les baignoires et les douches.
Toutefois, la pollution de la source et la présence de germes, suite à la mise en place d’une station d’épuration par la commune du Mont-Dore en 1934, à moins de 600 mètres, ont mis fin à son exploitation deux années plus tard. À cette époque, la forte rivalité entre les deux stations thermales a pu créer ce genre de situation insolite. D’ailleurs, les habitants du Mont-Dore voyaient d’un mauvais œil cette source dont l’eau émergeait sur leurs terres et qui était acheminée vers la station thermale voisine.
Du forage initial de 26 m, on fora cette fois-ci jusqu’à 171 m en 1938, dans l’espoir d’échapper aux contaminations superficielles, mais sans résultats notables. Un autre forage de 214 m fut entrepris en 1969, mais celui-ci provoqua un éboulement souterrain et la rupture du trépan.
Le tube de forage a été laissé à l’abandon sur place. L’exécution de ce forage (ou de ceux qui l’ont précédé) a probablement eu une incidence sur le régime d’écoulement de la source Croizat, ainsi que sur celui d’autres sources voisines (la fontaine pétrifiante aujourd’hui tarie, la source Félix, etc.).
La source Croizat en cartes postales anciennes
💧La source pétrifiante :
La source pétrifiante se trouvait sur la rive gauche de la Dordogne, à proximité de la source Croizat.
Probablement froide, elle était destinée à la pétrification d’objets, mais pouvait également être utilisée à des fins thérapeutiques.
L’eau minérale de la fontaine tombait par ruissellement sur un petit escalier en bois où étaient disposés les objets que l’on voulait voir se pétrifier. Cette pratique était très en vogue à l’époque, car les visiteurs étrangers aimaient emporter ces incrustations (les objets pétrifiés) comme souvenirs. Pour en savoir plus sur la pétrification d’objets, je vous invite également à consulter notre article sur les sources de Saint-Nectaire.
Une dernière saison thermale pour la source Croizat
Une brochure datée de 1934 et destinée aux touristes en visite à La Bourboule nous en apprend davantage sur la vie de la station et sur la source Croizat.
En effet, on y apprend que cette dernière présente quelques similitudes, en termes de composition minérale, avec les sources thermales Choussy et Perrière, qui sont les principales sources du bassin de La Bourboule, ainsi qu’avec la source Fenestre (eau thermale froide). Ce document nous permet également de prendre conscience de l’importance réelle de la source Croizat au sein de la station, juste avant la découverte de sa pollution.
À la page 3, il fait mention du débit des sources principales utilisées par la station.
Pour une station, mettre en avant un débit considérable représente un signe de puissance et d’efficacité, et constitue un argument de réclame. Un débit élevé donne l’impression d’une nature généreuse et de vertus supérieures pour la source. Le débit total des quatre sources principales, qui fournissaient 740 litres par minute, était tel qu’il était possible de proposer chaque jour un certain nombre d’opérations comprenant des bains, des douches, des inhalations, etc.
La source Croizat, à elle seule, fournissait 200 litres par minute, soit autant que les sources Choussy et Perrière, qui sont les deux sources les plus importantes de la ville d’eau et qui font l’objet de toutes les attentions.
D’immenses réservoirs étaient également destinés à stocker l’eau qui coulait pendant la nuit afin de répondre aux besoins quotidiens du service. La source Croizat avait ses deux réservoirs implantés au nord de la ville (voir la carte).
Quant aux sources Choussy et Perrière, elles sont toutes deux le résultat de forages artésiens ayant fait disparaître les anciennes sources. Leurs griffons souterrains sont presque voisins et deux pompes géantes permettent de remonter l’eau, fournissant un débit total de 400 litres par minute. Autrefois rivales, ces deux sources fournissent aujourd’hui la même eau, provenant du même gisement d’eau chaude, mais acheminée par deux conduites différentes.
📗 Un peu d’histoire sur l’origine de la station thermale
La Bourboule était à l’origine un simple hameau perdu dans l’une des vallées les plus sauvages de la Dordogne. D’accès difficile, celui-ci abritait quelques maisons et quelques sources fréquentées uniquement par les gens du pays.
En 1855, les sources de la Bourboule ne fournissent en effet que 35 litres par minute.
C’est entre 1863 et 1879, en pleine « guerre des puits », que la station connaît un véritable essor. Ce conflit oppose la famille Choussy, dont les sources et l’établissement thermal retiennent la plupart des curistes (elle détient un monopole), et la municipalité de la Bourboule, en proie à des difficultés financières. Cette dernière cherche à augmenter le nombre de sources municipales afin d’accroître la manne thermale par l’intermédiaire de son concessionnaire, le vicomte de Sédaiges, et la société qu’il crée.
La guerre est déclarée. Les forages qui se succèdent ont pour objectif d’obtenir le tarissement de la source concurrente (les forages se font de plus en plus profonds) ou de découvrir de nouvelles sources à proximité des griffons du rival.
En 1877, les sources de la Compagnie fondée par Sédaiges fournissent 632 litres à la minute. En 1879, la puissante Compagnie ressort victorieuse de la « guerre des puits ». Le docteur Louis Choussy, fatigué et malade, reconnaît sa défaite puis meurt peu de temps après avoir vendu ses propriétés à ses concurrents.
La brochure souligne également la minéralisation des sources. Tout comme le débit, cette caractéristique est un élément important à mettre en avant dans les publicités. Avec ses 9,84 g/l, la source Croizat est de loin la plus minéralisée de la vallée. Cette eau minérale a une saveur légèrement salée. Il se peut toutefois que sa minéralisation ait varié depuis lors.
Autre point remarquable : tout comme les sources Choussy et Perrière, la source Croizat fait partie des eaux « les plus arsenicales du monde ». Toutes trois sont arsenicales, chlorurées sodiques, bicarbonatées et chaudes.
Ces formules lapidaires qui font mouche précèdent généralement l’énumération de leurs vertus thérapeutiques (cf. page 4), dont la liste s’avère longue comme le bras. Une mention spéciale est faite pour les voies respiratoires. Vous pouvez d’ailleurs consulter notre article « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».
Ces brochures éditées chaque saison énumèrent également les distractions dont on peut profiter pendant la saison (cf. pages 12, 13 et 14).
Enfin, malgré ces points communs, des travaux récents ont démontré qu’il existait vraisemblablement 3 réservoirs distincts dans la vallée de la Dordogne : La Bourboule, Croizat et Mont-Dore.
Les buvettes Croizat, jadis
Depuis l’entrée du site de la source Croizat, on jouit d’une vue splendide sur les monts Dore.
En empruntant un sentier, on atteignait une buvette dont l’installation s’avérait être la chose la plus utile pour l’exploitant de la source (la Compagnie des Eaux Minérales de la Bourboule à l’époque) comme pour les malades qui pourraient être amenés à boire ces eaux. C’était un spectacle réjouissant de voir des buveurs d’eau aller chercher la santé directement à la source.
Employée en boisson, cette source est d’ailleurs très chargée en principes minéralisateurs actifs (9,84 g par litre), ce qui la rendait appréciable au double point de vue thérapeutique et hygiénique.
Mais la fréquentation de la buvette pouvait être affectée par son isolement, à l’écart de la cité thermale de La Bourboule qui, dans un cadre avantageusement urbanisé, pouvait assurer des cures plus agréables.
De plus, il n’y avait ni bains ni douches sur place, et il était impossible d’utiliser l’eau à cet effet. Pour cela, il fallait se rendre là où l’eau était transportée.
En effet, le propriétaire de ces eaux y avait établi une canalisation en fonte de 3 km jusqu’à la station thermale de La Bourboule. Deux immenses réservoirs étaient destinés à recueillir l’eau de la source Croizat afin d’alimenter le matériel industriel des trois établissements thermaux (Mabru, Choussy et les Grands Thermes). Ce matériel se composait de cabinets de bains, de douches et de buvettes, comme celle située dans le hall d’entrée des Grands Thermes. On y trouvait notamment la buvette Croizat.
Ce véritable palais, l’établissement le plus luxueux de la station (de première classe), permettait aux visiteurs, en échange d’une petite rétribution, de goûter l’eau de la source Croizat. La source était sans doute célèbre à l’époque.
Dans ce vestibule, les buveurs, à l’abri du mauvais temps, pouvaient s’attarder (lire, bavarder, se reposer, etc.) tout en se désaltérant. L’eau de la source Croizat était remarquablement servie par deux jeunes filles qui tenaient la buvette.
Une baignade normalement interdite
En 1973, la commune de La Bourboule rachète la source Croizat à la Compagnie des eaux minérales de La Bourboule. C’est donc la commune qui est propriétaire du site.
En février 2016, la commune du Mont-Dore (la source Croizat se situant en effet sur son territoire) a pris un arrêté municipal interdisant l’accès au site. Néanmoins, le « Sentier des Sources » est toujours accessible.
En 2021, l’ancienne infrastructure (un bunker intégré à la galerie + les bassins à l’extérieur) de la source Croizat a été détruite par la commune. Les locaux ont alors reconstruits en cachette les bassins.
2 réflexions au sujet de “La source d’eau chaude Croizat, Mont-Dore”
Je réside à Saint-Nectaire et m’intéresse à la nature dans le massif du Sancy et du Cézallier.
Votre article est très instructif ! Merci.
Merci! J’apprécie beaucoup votre retour.