Les sources d’eau chaude de Mérens-les-Vals | Bains naturels
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 8 juin 2025
Cette fois-ci, je me rends en Ariège, au coeur des Pyrénées, pour découvrir une région authentique et préservée.
De nombreuses sources d’eau chaude y ont été découvertes par le passé. Il existerait d’ailleurs, sur les hauteurs du village de Mérens-les-Vals, à 1 300 mètres d’altitude, plusieurs sources d’eau chaude sulfureuses qui sourdent dans un cadre à la fois grandiose et sauvage. Après environ 20 minutes de marche, des bassins d’eau chaude aménagés avec une température pouvant atteindre 40 degrés invitent à la baignade toute l’année. Découvrez ce lieu enchanteur et toutes les informations utiles dans cet article.
En quête d'une expérience authentique
De passage dans la région, après avoir fait étape à Ax-les-Thermes, je me rends à Mérens-les-Vals. J’apprends au passage que la ville d’Ax-les-Thermes abriterait plus de 60 sources dont la température varie de 10 à 78 degrés. Si vous souhaitez en savoir davantage sur cette cité thermale, je vous invite à lire l’article « Visiter Ax-les-Thermes | Bains de pieds et fontaines d’eau chaude ».
Cette ressource, support d’une activité économique fiable, a permis le développement de la plus importante station thermale du département, sans oublier un casino, plusieurs courts de tennis, des hôtels, etc.
Au début du XIX^e siècle, la station thermale d’Ax-les-Thermes comptait déjà quatre établissements thermaux alimentés par une quinzaine de sources thermales. Vers la fin du XIX^e siècle, un cinquième établissement thermal devait voir le jour à Mérens-les-Vals en tant que succursale d’Ax-les-Thermes.
En effet, le village de Mérens n’étant situé qu’à une dizaine de kilomètres, de nombreuses sources d’eau chaude restaient inexploitées malgré leur accès aisé. Les sources d’eau chaude étaient très convoitées à cette époque.
Ainsi, cet établissement devait attirer des curistes amateurs de solitude, qui pouvaient trouver un tel cadre sauvage à Mérens-les-Vals.
À cette époque, Ax-les-Thermes était déjà une ville très développée, où l’exploitation des eaux remontait à fort longtemps. L’actuel « centre hospitalier Saint-Louis » date du XIII^e siècle. Au milieu du XIX^e siècle, l’eau recueillie par la station transitait déjà par un réseau de canalisation très développé. La quête d’un cadre moins urbain était donc déjà bien présente chez certains curistes à cette époque. Mais le projet a été abandonné.
L’ancien établissement thermal de luxe d’Ax-les-Thermes, qui offrait toutes les commodités de l’époque, est présenté ci-dessous.
Le Breilh était l’un des quatre établissements thermaux de la ville. Il a été construit en 1821 par le propriétaire de l’hôtel Sicre, dans le jardin de ce dernier.
La façade est remarquable : un corps de bâtiment central précédé d’un ordre dorique sous un fronton brisé curviligne est percé de baies cintrées ornées. Sur les côtés, deux colonnades permettaient d’accéder aux bains. L’édifice possédait également deux buvettes.
Ce fut longtemps l’établissement de luxe par excellence, car les pensionnaires n’avaient pas besoin de sortir pendant leurs cures.
Un parc thermal, ou « jardin », faisait néanmoins partie intégrante de la cure et offrait aux curistes un petit coin de nature aménagé où ils pouvaient se changer les idées.
Ma traversée du village de Mérens-les-Vals
En quête d’un dépaysement salutaire, le charme du cadre sauvage des sources d’eau chaude me fascine depuis tant d’années déjà. Tel un chercheur d’or en quête d’une pépite inespérée, je me dirige sans plus attendre vers les sources sulfureuses de Mérens.
Une fois arrivé à la « gare » de Mérens (qui n’en est pas vraiment une, c’est une simple « halte » SNCF), je traverse le bas du village sans m’y attarder.
À ma grande surprise, je découvre plusieurs fontaines d’eau froide aux abords de la route, parfois cachées dans d’étroites ruelles. J’en compte six lors de ma traversée du village.
Ce patrimoine discret témoigne d’une époque révolue où les habitants avaient pour habitude de puiser de l’eau fraîche, non filtrée, avant l’arrivée de l’eau courante.
Toutes ces fontaines débitent encore de l’eau, mais il semblerait que le débit était deux fois plus important autrefois.
Je prends ensuite un chemin qui longe le ruisseau du Nabre. Celui-ci fait partie du sentier GR10 (balisage rouge et blanc) qui traverse les Pyrénées d’est en ouest, passant par Mérens.
Puis, j’atteins les vestiges de l’église romane. Celle-ci daterait du X^e siècle. Un parking situé à droite de l’édifice permet de se garer. Vous y trouverez également une fontaine qui délivre de l’eau fraîche.
En poursuivant ma progression vers le haut du village, je parviens au lavoir, un endroit où il est possible de se rafraîchir et de se reposer sur des bancs. Ce lieu marque l’intersection du GR10 et du GR107.
Pour rejoindre les sources sulfureuses, vous devez rester sur le GR10 qui longe le lavoir. Le point de vue est superbe et offre une belle visibilité sur le massif qui domine Mérens et le Pic de Savis. Je m’engage ensuite dans le sous-bois de Soulaneille. Une ascension « rude » d’une vingtaine de minutes m’y attend.
Vous pouvez également emprunter la piste située face au lavoir. Arrivé au bout, engagez-vous à droite en traversant le ruisseau du Touret. Puis, suivez un sentier moins abrupt que le GR10 qui mène jusqu’aux sources.
Les sources d'eau chaude sulfureuses de Mérens
À quelques centaines de mètres de Mérens d’en Haut, se trouvent trois sources d’eau sulfureuse. L’une d’elles, la plus éloignée et la moins accessible, appartiendrait à un particulier résidant à Mérens.
La source des bains, appelée source Filhol, est la plus proche du village et se trouve au bord du sentier GR10. Entourée d’une végétation propice à la détente et à la quiétude, elle se trouve toutefois sur une autre propriété privée.
À quelques mètres des bains se trouve une troisième source dont l’eau thermale, mélangée à de l’eau froide banale, forme un mince filet d’eau tiède qui ruisselle sur plusieurs grosses pierres de couleur ocre.
C’est avec un frisson magique que je découvre la source des bains. L’air empli de vapeurs thermales bienfaisantes m’apaise et me réconforte. La forêt sert de décor. Cependant, le lieu baigne généreusement dans la lumière et l’air y est vivifiant.
Le lieu est sommairement aménagé. Des bassins naturels font partie intégrante du paysage et des blocs de pierre permettent d’en tracer grossièrement les contours.
Un véritable spa se cache sur les hauteurs de Mérens. Dans l’eau, la détente est totale et l’esprit s’apaise. La vue imprenable sur le massif en face est grandiose. Avec une température dépassant les 37 °C, cette eau ravira les habitués des bains chauds naturels. Je vous suggère d’ailleurs de lire l’article « Les énormes bienfaits du bain chaud ».
Le baigneur peut ainsi se reconnecter pleinement à la nature en passant du temps en contact avec un sol riche et une eau débordante de vie. Le mariage d’un sol naturel et vivant et d’une source chaude est des plus bénéfiques, comme vous pourrez le lire dans cet article.: Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude.
L’eau de cette source contient du soufre (notamment sous forme de sulfure d’hydrogène) à raison de 8 mg par litre. Ce type de soufre se caractérise par son odeur d’œuf pourri.
On y trouve également des quantités infimes d’éléments chimiques tels que les chlorures, les sulfates, le calcium, le sodium, le potassium, la silice ou encore le lithium.
Cette source d’eau chaude permet ainsi de profiter des bienfaits des eaux sulfureuses.
Ces eaux permettent notamment de soulager les rhumatismes, les maladies de peau et les affections respiratoires. Si vous souhaitez en savoir plus sur les bienfaits du bain sulfureux pour les voies respiratoires, je vous invite à lire l’article « Nettoyer ses poumons avec des méthodes simples et naturelles ».
Informations
L’accès aux bains est libre toute l’année. Il ne faut toutefois pas oublier que la plupart de ces sources chaudes appartiennent à des propriétaires publics ou privés.
Compte tenu de l’absence de clôtures, la fréquentation de cet espace privé se doit d’être exemplaire, en particulier en ce qui concerne le comportement des baigneurs et la préservation de la propreté des lieux.
Ce coin sauvage est apprécié des habitants et des randonneurs. Il peut être fréquenté toute la journée et même en soirée. Si vous souhaitez éviter la foule, il est préférable de venir tôt le matin et surtout d’éviter le week-end.