Sources chaudes d’Ax-les-Thermes : Bains de pieds gratuits
- Par Nature Source Chaude
- Publié le
- Mis à jour le 28 décembre 2025
Si les Pyrénées sont le véritable chaudron naturel de la France, Ax-les-Thermes en est la capitale bouillonnante. Ici, l’eau ne se contente pas de couler, elle fume à chaque coin de rue.
La ville a l’heureux privilège de disposer de 63 sources recensées. Ces eaux sulfureuses, sodiques et riches en silice jaillissent des profondeurs à des températures records (jusqu’à 77°C !), ce qui en fait les eaux les plus chaudes des Pyrénées.
Mais la vraie richesse d’Ax, c’est son partage. Contrairement à la plupart des stations où tout est payant, la ville a conservé une tradition unique : l’accès libre. De vastes bassins et des fontaines fumantes sont disséminés dans la cité, offerts aux habitants et aux randonneurs pour délasser leurs jambes ou puiser cette « eau de feu ».
Voici votre guide pour un parcours urbain et tellurique.
AU SOMMAIRE :
Carte des sources chaudes et fontaines d'eau chaude à Ax-les-Thermes
Cette carte vous permet de localiser rapidement tous les spots en accès libre. C’est un véritable jeu de piste à travers la ville.
(Note : Pour les amateurs de baignade sauvage en pleine nature, ne manquez pas les vasques en pierre situées à quelques kilomètres d’ici. Je vous explique tout dans mon article : « Les sources d’eau chaude de Mérens-les-Vals : Bains naturels ».
Le Bassin des Ladres : l'histoire au bout des pieds
Après avoir laissé le casino à votre gauche, prenez à droite et vous arriverez sur la place du Breilh. C’est ici que vous découvrirez le plus grand bassin d’eau chaude gratuit de la ville : le Bassin des Ladres (bassin des Lépreux). L’hôpital d’Ax, attenant au bassin, a été fondé en 1260 sous le règne du roi Saint-Louis afin d’accueillir les malades.
Une conception ingénieuse pour votre confort
Cette construction quadrangulaire datant du XIIIe siècle va vous surprendre par son intelligence architecturale. Vous remarquerez qu’elle est accessible sur tout son pourtour par une série de marches (trois au total).
Historiquement, ces marches faisaient office de gradins immergés pour permettre une immersion sélective. Selon la marche choisie, on pouvait opter pour un bain de pieds, un bain de siège ou une immersion jusqu’au cou. Pour des raisons thérapeutiques, cette configuration permettait aux malades de rester longtemps dans l’eau sans fatigue.
La réalité aujourd’hui : si la structure existe toujours, ne vous attendez pas à nager. Vous constaterez que le niveau d’eau est désormais maintenu assez bas. Le bassin ne permet plus l’immersion totale d’autrefois, mais il reste un formidable (et vaste) pédiluve convivial où vous pourrez vous asseoir sur la margelle pour délasser vos jambes après une randonnée.
(Note historique : la margelle, c’est-à-dire le rebord en pierre sur lequel vous vous asseyez, a fait l’objet d’une restauration en profondeur au XIXe siècle).
De la source historique aux forages modernes
Ces eaux ne peuvent être destituées de leur valeur médicale puisqu’elles étaient utilisées autrefois pour soigner les affections les plus graves (comme la lèpre).
Mais d’où vient aujourd’hui l’eau dans laquelle vous trempez ? Ce bassin n’a plus sa propre source indépendante. Il est désormais alimenté, comme les deux autres bassins gratuits de la ville, par deux puits forés puissants qui fournissent également l’eau à l’ensemble des établissements thermaux payants.
Cependant, notez une différence technique de taille : pour éviter les brûlures, la température du bassin est ajustée avec de l’eau courante. À l’inverse, les établissements de soins utilisent diverses installations thermales pour refroidir l’eau sans jamais la diluer.
La Source des Canons : la "Grotte" bouillante
Juste à côté du bassin des Ladres, sur la même place du Breilh, ne manquez pas cette curiosité construite en 1789. Vous reconnaîtrez la Source des Canons à son aspect singulier : une fontaine protégée par une construction en pierre particulièrement haute, qui lui donne des allures de grotte artificielle.
Regardez bien : l’eau s’échappe par deux petits tuyaux (les « canons ») avant de filer directement dans les égouts. C’est ici que vous mesurez la puissance du sous-sol : l’eau sort quasi bouillante, autour de 70°C.
La Source des Rossignols : attention aux brûlures
À quelques pas de là, vous trouverez la Source des Rossignols. Son installation est plus rudimentaire : adossée à un mur en pierre, elle est fermée sur les côtés et l’eau tombe directement au sol.
⚠️ Prudence absolue : Avec sa voisine des Canons, elle fait partie des sources les plus chaudes de toutes les Pyrénées. Bien que j’y ai relevé 70°C, la température de sortie peut monter jusqu’à 78°C selon les variations. N’essayez surtout pas d’y mettre les mains, la brûlure est instantanée.
La Fontaine du Coustou : témoin d'une source disparue
En empruntant la rue Coustou depuis la place du Breilh, vous tomberez sur la fontaine du même nom, probablement bâtie au XIXe siècle. Malheureusement, la source s’est tarie et il n’est plus possible d’en profiter aujourd’hui. Les plaques didactiques sur place vous apprendront tout de même que ces eaux étaient réputées pour soulager les personnes souffrant de troubles du foie. Une page d’histoire qui s’est refermée.
La Fontaine des Neiges : l'eau domestique
Située un peu plus loin, à la limite des habitations et sur la rive droite de la rivière Oriège, cette fontaine vaut le détour pour son architecture utilitaire. Construite en 1877, c’est une véritable « borne-fontaine » de quartier.
Observez un détail ingénieux : l’eau jaillit de la gueule d’un lion à une hauteur précise de 50 ou 60 cm du sol. Pourquoi ? Pour permettre aux habitants de glisser facilement un seau dessous. À une époque où l’eau courante n’existait pas partout, c’était un luxe d’avoir de l’eau chaude sulfureuse gratuite pour le ménage. Aujourd’hui encore, vous verrez peut-être des riverains venir s’y approvisionner pour le nettoyage.
Le Bassin de l'Axéenne : l'apéro les pieds dans l'eau
Pour finir votre tour, direction la Place Saint-Jérôme, le véritable cœur battant d’Ax-les-Thermes. C’est ici, au milieu des terrasses de cafés et des commerces, que se trouve le Bassin de l’Axéenne.
Ce bassin en granit est sans doute le plus convivial de tous. Sa position centrale en fait une halte parfaite pour les promeneurs. Vous sentirez cette légère odeur de soufre caractéristique mêlée aux vapeurs thermales, tout en profitant de l’animation de la ville.
• Le confort : la température y est idéale, autour de 44-45°C dans la partie supérieure. C’est chaud, ça saisit, mais c’est parfait pour relancer la circulation.
• L’origine de l’eau : l’eau qui vous délasse ici provient de deux réservoirs situés face à l’établissement du Tech, à moins de 200 mètres.
La Fontaine du Couzillou : de la vaisselle à l'eau thermale
Cette fontaine, qui date probablement du XIXe siècle, est un bel exemple d’utilisation domestique de la géothermie. Vous la reconnaitrez à son mur maçonné sur lequel est intégré un bec en pierre. L’eau s’écoule dans un mini-bassin rectangulaire avant que le trop-plein ne rejoigne le ruisseau de la Lauze.
• Température : l’eau sulfureuse sort ici à 54°C.
• Usage : cette eau chaude naturelle était parfaite pour faire la vaisselle et dégraisser les plats sans avoir à chauffer de l’eau chez soi.
Le Bassin de la Basse : un pédiluve un peu à l'écart
Situé entre l’établissement payant des Bains du Couloubret et le Casino, ce bassin a une longue histoire : il a été construit en 1672 ! À l’origine, il était alimenté par deux sources thermales (Basse et Rougeron).
C’est un bassin qui a été reconverti en pédiluve, bien qu’il n’ait pas été conçu pour ça au départ (normalement, un pédiluve jouxte un bassin principal pour se nettoyer les pieds avant le bain).
Le refroidissement
Si le bassin est plein, vous pourrez y tremper les pieds gratuitement. Mais notez bien la technique : l’eau thermale arrive ici très chaude (66,5°C). Regardez bien, vous verrez une arrivée d’eau froide non thermale. Comme pour le Bassin des Ladres, l’eau est donc mélangée pour être supportable.
Conclusion
Ax-les-Thermes est une exception. À l’heure où le thermalisme se privatise souvent derrière des murs payants, la ville continue d’offrir sa chaleur à tous.
Même si l’eau des bassins publics est aujourd’hui techniquement « domptée » (mélangée à de l’eau froide) pour notre sécurité, le plaisir reste intact. Suivez l’odeur du soufre, trempez vos pieds fatigués et connectez-vous, l’espace d’un instant, à la puissance brute du sous-sol pyrénéen. C’est un luxe gratuit qu’il faut savoir apprécier.
Où dormir à Ax-les-Thermes ?
Ax-les-Thermes est bien plus qu’une simple étape : c’est un véritable camp de base stratégique pour explorer l’Ariège.
Si vous prévoyez de randonner dans la vallée d’Orlu, de monter au plateau de Beille ou même de faire une incursion vers l’Andorre, c’est l’endroit idéal pour poser vos valises. Le vrai plus ? En dormant ici, vous n’êtes qu’à 15 minutes des fameuses vasques sauvages de Mérens. (Je vous explique comment les trouver dans mon article : Les sources de Mérens : Baignade sauvage et randonnée (Ariège)
Après une grosse journée de marche, dormir sur place à Ax vous permet de profiter des bassins urbains pour la récupération, sans avoir à reprendre la route fatigué.
Je vous conseille de viser un logement dans le centre-ville pour avoir accès aux restaurants et aux sources à pied.
Voir les hébergements et disponibilités à Ax-les-Thermes
Voici la carte des hébergements disponibles en temps réel pour organiser votre séjour :
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