2 Hot Springs to Visit in the Hautes-Alpes, France
- Nature Source Chaude
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- Updated on 30 April 2025
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Nestled between the Queyras Regional Nature Park and the Ecrins National Park, two hot springs have decided to make a steamy appearance on a plain dominated by imposing mountain ranges. We are at the Plan de Phazy, a magical spot on the banks of the Durance where two hot springs gush forth: the Source des Suisses and the Source de la Rotonde.
The water gushes out of a rock and feeds four pools of hot water at a temperature of between 26 and 28 degrees. It’s even possible to bathe here all year round. The source is overlooked by a building called ‘la Rotonde’, after which it is named. Let’s take a closer look at this exceptional site before moving on to another equally remarkable site just 2km away. On the opposite bank of the Durance is a third hot spring. Another magical site, it is home to the petrifying fountain of Réotier.
IN SUMMARY :
Map of hot springs in the Hautes-Alpes
The N94 national road passes close to Le Plan de Phazy. In winter, the small road leading to the car park is usually quickly cleared of snow. Access to the baths is free all year round.
On the map :
– The hot springs of Plan de Phazy ;
– The petrifying fountain of Réotier ;
– The hot springs of Monétier-les-Bains.
Warning:
Soaking in the Plan de Phazy hot springs is normally forbidden. A decree issued by the Mayor of Risoul in August 2020 was posted on a metal post behind the upper pools at the end of June 2024.
See the map for more information.
Le Plan de Phazy: a past steeped in mystery
The hot springs at Plan de Phazy were certainly known to the Romans in ancient times, although few traces of their presence remain.
However, the remains of a Roman road can be found nearby: the Alpine Route. This followed the Durance up the valley to Briançon and then over the Montgenèvre Pass to Italy.
When the Romans entered the region and conquered Gaul, the hot springs of the Plan de Phazy were obviously a great promise of well-being.. All the more so as they were great lovers of thermal baths, a pastime they had turned into a veritable art of living.
Would Roman baths have existed at that time, even in a rudimentary form? It’s hard to say! For a long time after that, history was marked by plundering, destruction and abandonment. The spa buildings and facilities were among them. Many springs were devastated and some thermal stations were burnt down.
In the Middle Ages, three hospitals were built a few kilometres from the Plan de Phazy. One was in Saint-Clément, the other two at the foot of Mont-Dauphin and on its plateau. What was the purpose of these hospitals? At the time, military were accommodated in civilian hospitals or in private homes. The reputation of the thermal waters for the treatment of wounded soldiers was well known. What’s more, the Plan de Phazy and its surroundings were strategically located at the junction of three valleys, which explains the military presence there.
At the end of the 17th century, Vauban fortified the place of Mont-Dauphin, reinforcing his military presence and blocking access to the valleys for foreign powers. Tens of thousands of soldiers transited through the valley.
The Plan de Phazy hot springs were frequented by these soldiers as well as by the nearby garrisons (Mont-Dauphin, Embrun, etc.), who, together with the local population, made up the majority of spa guests.
In fact, it was the military stationed at Mont-Dauphin who were the first to study the properties of these waters. It was only later, in the 19th century, with the advent of the first instruments, that chemical analyses were carried out by scientists.
The Rotonde and its hot spring
The revolutionary period and the Napoleonic Wars (1803-1815) put an abrupt end to a certain enthusiasm in France for spa projects (new buildings, renovations, refurbishments). When they ended, a new page was turned. We are at the dawn of the modern age. The world was making great strides towards something different. Ambitious spa projects (Bourbonne, Vichy, Plombières, etc.) to more modest ones, in line with a new period of prosperity, came into being.
In 1824, during the reign of Charles X and Louis XVIII, a small bathhouse was built around the spring. This building was called ‘La Rotonde‘.
L’image d’un édifice à multiples fonctions regroupant logement et divertissement, qui persista dans les villes d’eaux à l’époque (1800-1850), est ici loin de correspondre à la réalité.
En effet, les curistes habitaient déjà sur place. Ils étaient majoritairement des locaux et des militaires stationnés dans les garnisons toutes proches (Mont-Dauphin, Briançon).
L’établissement de la Rotonde a été construit au pied du rocher de Barbein sur un bombement de tuf induré. Il a été bâti en amphithéâtre adossé à la source minérale. Tout autour, un escalier permettait d’accéder aux baignoires (six ou sept) taillées dans la pierre.
Ce type de construction très sommaire permettait d’utiliser la source minérale au sortir de la roche, ce qui limitait la perte des propriétés de l’eau et de ses principes actifs. L’emploi médical de la source minérale se faisait au plus simple : un bain à l’état brut.
En 1935, un séisme frappe durement la Rotonde. La source se tarit, puis est retrouvée quelques mètres plus loin en dehors de l’édifice. Elle peut alors à nouveau s’unir au soleil et féconder la terre. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire l’article intitulé : Le sol, couche de base et milieu vivant d’une source chaude.
La source va échapper à tout autre projet de centre thermal jusqu’alors, ce qui est une situation plutôt rare.
Présentation du site du Plan de Phazy
Rattaché aux communes de Guillestre et de Risoul, le site du Plan de Phazy se situe à 900 mètres d’altitude et abrite deux résurgences d’eau chaude.
La première se trouve à proximité du chemin menant à la source de la Rotonde. Cette source présente en réalité peu d’intérêt. Ces eaux tièdes (26 degrés) ne se prêtent pas à des bains, contrairement aux eaux voisines (source de la Rotonde) qui atteignent 27 à 28 degrés. À cette température, chaque degré compte.
Cette source, appelée « source des Suisses » ou « source des Vignes », est captée et utilisée pour le chauffage des serres horticoles.
Malgré un débit de 300 litres par minute, les abords du captage ne laissent souvent que quelques traces de dépôts de fer dans un champ, visibles depuis la petite route selon la végétation environnante.
La deuxième résurgence d’eau chaude est la source de la Rotonde. L’eau jaillit d’un rocher en marbre rose à 28°C (la température de l’eau du premier bassin est de 27,4°C) à quelques mètres de l’édifice. C’est donc à cet endroit précis que l’eau de la source a décidé de réapparaître mystérieusement après le séisme.
On peut d’ailleurs observer un plancton thermal sur le griffon. Ce dernier a l’aspect d’une mousse de couleur verte et on peut également l’observer dans les quatre bassins circulaires. Le débit de la source est de 70 litres par minute.
L’eau qui s’écoule à travers les quatre bassins finit par ruisseler sur un plateau de tuf ferrugineux de couleur orangée.
Les éléments chimiques dissous dans l’eau favorisent une biodiversité exceptionnelle caractéristique des prés salés. D’ailleurs, le site du Plan de Phazy est classé Natura 2000. Cet espace protégé abrite le seul pré salé de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Source de la Rotonde : nature de l'eau et vertus thérapeutiques
Il existe une typologie chimique usuelle permettant de classer les eaux thermales. Celle-ci fait partie des eaux chlorurées sodiques.
Cette appellation vient du fait que les anions (ions négatifs) majoritairement retrouvés dans cette eau sont les ions chlorures. Les cations (ions positifs) majoritaires sont le sodium. D’autres éléments majeurs sont également présents en quantité notable. On y trouve notamment des sulfates, du calcium, des bicarbonates et du magnésium. Tous ces éléments proviennent de la dissolution de différentes roches par une eau qui parcourt le sous-sol.
Seul un élément mineur ou élément-trace est représenté sur le panneau d’affichage. Il s’agit du fer, présent à raison de 0,6 mg/L. D’autres éléments traces ont été relevés grâce aux travaux du géologue Poulain (1977) et plus tard par M. Grimaud (1987). Ces éléments-traces, également appelés oligo-éléments, sont essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. On y trouve également du fluor, de la silice, du lithium, du zinc, du césium, etc., sous une forme parfaitement assimilable, à condition que l’eau ne soit pas altérée.
Le docteur Lesbros signalait également, dans sa thèse de 1947, une radioactivité due à l’émanation de radon, phénomène courant dans une source d’eau chaude. Cette radioactivité naturelle, qui a des propriétés stimulantes, était déjà mise en avant dès les années 1930 par de grandes stations thermales, notamment à coup d’affiches publicitaires. D’autres gaz peuvent également s’y ajouter, comme le dioxyde de carbone, l’azote, l’hydrogène sulfuré, etc.
Les vertus thérapeutiques de cette source chaude ont été confirmées par diverses études.
Dès 1784, le chirurgien-major Charmeuil de l’hôpital militaire de Mont-Dauphin publie ses travaux dans le Journal de médecine et chirurgie militaires. D’après lui, ces eaux miraculeuses guérissent toutes les affections.
En 1947, le docteur Lesbros ne fait que confirmer ces dires. Elles sont réputées pour leurs effets bénéfiques sur les affections respiratoires, rénales, hépatiques, les dermatoses, les rhumatismes, les maladies articulaires, etc.
La fontaine pétrifiante de Réotier et sa source d'eau chaude
Nous nous trouvons cette fois-ci sur la rive opposée de la Durance, à 2 km du Plan de Phazy. Après avoir cheminé une dizaine de minutes depuis un parking, vous pourrez admirer une fontaine pétrifiante connue depuis l’Antiquité.
Cette fontaine, véritable œuvre d’art, représente une gueule de monstre imposante.
D’ailleurs, on sait qu’elle attirait déjà de nombreux visiteurs à cette époque.
En 1889, lors de la construction d’une ligne de chemin de fer, la découverte de plusieurs centaines de pièces romaines à sa base a laissé un témoignage.
Son emplacement était également situé sur la voie romaine reliant Arles à Rome.
Comment une telle chose a-t-elle donc pu se former ?
De manière générale, la formation de concrétions calcaires qui pétrifient le milieu environnant s’explique par le processus suivant. D’une part, la présence de certains éléments dissous dans l’eau thermale est nécessaire. Ces éléments, à savoir le calcium, le magnésium et les bicarbonates, doivent se présenter sous forme ionique. D’autre part, ces éléments sont censés précipiter lorsque certains gaz dissous dans l’eau, notamment le gaz carbonique, sont libérés.
Toutefois, selon la recherche scientifique, la formation de ces minéraux serait probablement plus complexe qu’une simple réaction chimique. Ces concrétions calcaires pourraient également être l’oeuvre de micro-organismes.
Pour finir, notons que cette eau de source a une teneur en minéraux (5 g/l) plus faible que celle de la Rotonde (7 g/l), et une température de 20 °C. Réputée pour ses nombreuses vertus thérapeutiques, elle est également utilisée par le laboratoire « L’OCCITANE » pour la formulation de certains de ses produits.
